Voilà un film qui ne ressemble à rien de ce que j’ai pu voir auparavant, c’est une étude réaliste d’une figure mythologique, celle du vampire. Mais comment peut-on travailler le modèle du vampire de manière pragmatique alors que son image est court-circuitée par l’imaginaire cinématographique et littéraire, tout simplement en conservant cette influence et en la mêlant à des faits empiriques.
C’est ce qui donne à ce Martin son ton si particulier, une sorte de drame un brin horrifique ou un jeune homme est seul au monde, il se voit confronter à un entourage bien souvent hostile. Romero qui ne cesse de faire communiquer scène en couleur, celle de son étude réaliste, avec des scènes en noir et blanc faisant référence au mythe joue beaucoup sur la transparence. Ce dialogue amplifiant le coté obscur du montage qui, s’il est très précis, est aussi très sec, ce qui fait écho avec le flou qui habite le cerveau de Martin.
Martin que l’on prend pour un fou quand il dit son âge, 84 ans, semble lui, aussi convaincu que son oncle Cuda d’être un descendant de Nosferatu, le vampire aurait migré du vieux continent pour venir aux USA, comme une métaphore de la menace qui n’est plus éloigné mais qui viendrait de l’intérieur. En bref, un bon résumé des seventies.