On peut rapprocher ce film de bien d’autres d’Hasebe (Yaru!, Reipu 25-ji: Bôkan, Okasu!, Osou!) avec sa dimension "pour de rire", mais toujours avec des variations. Ici, le viol est incompatible avec l’amour mais il régit les rapports avec les Autres qu’il soit appliqué par Fuyuhiko pour faire taire les femmes (sic ?) ou subi sans trop d’états d’âme par Akiko dans ses tentatives mercantiles.
Son premier viol, n’est-il pas opéré par son nouvel époux ? Mais, n’allons pas chercher trop d’intellect pour un film peu sérieux où l’action et les scènes chaudes sont privilégiées. La bonne idée repose sur ce train de marchandises qui emportent tels des fétus de paille, nos personnages de catastrophe en catastrophe, tout en permettant à leur amour de s’installer. La bande-son penche ici du côté « country » et « folk » façon voyage vers le Far West et dédramatise juste comme il faut le propos. Le rythme est rapide, le scénario de Chiho Katsura ne permet guère au spectateur de s’ennuyer et Hasebe coscénariste sait maîtriser ses images et son montage. Côté victimes fugaces, nous trouvons Tokuko Watanabe en pharmacienne, Teruo Matsunaga en patronne de bar, Jun Totoki en passagère du train, autant d’étapes de ce railway-movie. Tout repose sur la prestation intéressante de Natsuko Yashiro, la mariée qui en s’amourachant des malfrats, s’émancipe mentalement et celle plus classique de Noriaki Abe (Fuyuhiko) à l’éternelle moustache. On les suit avec un petit plaisir jusqu’à l’arrêt final.