Après deux films plutôt sympathiques mis en scène pour Ghibli, Hiromasa Yonebayashi se lance, en adaptant le roman The Little Broomstick de Mary Stewart, dans la toute nouvelle aventure du studio Ponoc, composé majoritairement d'anciens élèves de la boite cofondé par Miyazaki et dont Mary et la Fleur de la Sorcière est la première sortie.
D'ailleurs, on retrouve, et ressent, assez vite tout le poids de l'héritage Ghibli, tant dans le fond que la forme, devenant par moment prévisible avec parfois le sentiment d'un manque d'âme, à l'image des références un peu trop exposées, malgré une introduction impressionnante et maîtrisée. Enfin, l'animé peine un peu à créer des personnages et relations forts, surtout celle entre Mary et Peter, manquant de richesse et surtout de sensations, alors que l'écriture n'est pas non plus infaillible.
Enfin, c'est très loin d'être à jeter pour autant, et pour une première c'est même plutôt encourageant, tant Hiromasa Yonebayashi met en scène plusieurs bonnes idées, surtout visuelles. Il parvient à créer une ambiance un peu naïve assez prenante, rendant ainsi Mary intéressant à suivre de bout en bout, avec un univers particulier, que ce soit dans la partie campagne ou celle magique, un peu trop bourré de référence, mais entraînant, avec une certaine science du détail faisant la différence.
Forcément, l'une des qualités premières se trouve dans l'animation, et c'est toujours un régal pour les yeux, avec des dessins aboutis, fins et jolis, tant qu'ici aussi il y a une certaine science du détail, notamment dans les arrières plans. Si Hiromasa Yonebayashi n'hésite pas à inclure dans son oeuvre quelques réflexions, comme sur l'élitisme ou l'homme se prenant pour Dieu, et si ce n'est pas forcément pertinent, ça n'en devient jamais lourd.
En signant Mary et la Fleur de la Sorcière, Hiromasa Yonebayashi lance la nouvelle aventure du studio Ponoc, proposant une oeuvre imparfaite mais sincère, avec un univers assez riche et un véritable savoir-faire, tant dans les dessins que la mise en scène.