Le studio Ponoc est l'enfant adultérin de Ghibli. Pressenti pour succéder au maître Miyazaki, le jeune Hiromasa Yonebayashi dirigea Arrietty, le petit monde des chapardeurs (2010), puis Souvenirs de Marnie (2014), deux demi-succès.
Il livre un premier long métrage indépendant adapté du roman The Little Broomstick de Mary Stewart. Mary, une jeune fille maladroite et solitaire, découvre un rarissime pied de la " Fleur de la sorcière ", qui lui transmet des pouvoirs surnaturels. De fil en aiguille, la voilà introduite à Endor, l'académie de magie, puis accueillie par la directrice et son âme damnée, qui se révèlent avides du pouvoir de la Fleur.
En élève appliqué, Hiromasa Yonebayashi a travaillé son scénario. Il a soigneusement sélectionné le meilleur des blockbusters fantastiques : les personnages, le chat noir et le château volant de Miyazaki, l'école de magie de Harry Potter, les mutants de Pokémon...
C'est beau. C'est très beau. Les fleurs et la nature en fête, les créatures et Endor, les bricolages du savant fou et le balais (magique). La scène de l'évasion des animaux est admirable : les coups de butoir du rhinocéros furieux, suivi de l'envol féérique des bêtes et bestiaux...
C'est beau. Mais c'est long et très mal foutu. Le scénario est bancal, le montage maladroit. L'ami Peter est inconsistant, la tante Charlotte sous-utilisée, le chat noir/gris inutile. Nous perdons plus de quinze minutes à visiter Endor, classes, élèves, matières, dont nous ne saurons rien de plus. Mary est-elle sorcière ou pas ? Sa tante l'était, pourquoi pas elle ? Sa magie est-elle seulement un effet secondaire de la Fleur ? Rien ne fonctionne. Dommage.
Yonebayashi devrait pouvoir mieux faire.