Attention si vous n'avez pas vu le film ou s'il vous reste encore plus de deux neurones connectés, ne lisez pas cet avis.



Alors en fait c'est l'histoire de Fifi Brindacier qui reçoit un jour sa lettre pour Poudlard, mais pour de vrai c'était pas une lettre mais une plante fluo laissant des tatouages éphémères et pouvant transformer une cruche en Mozart de la baguette afin que cette petite fille, qui n'est finalement pas Fifi Brindacier, puisse justement devenir Kiki pour un jour. Mais gars au carrosse devenant citrouille : le taxi à branchettes utilisé plus ou moins contre le gré de la nouvelle enchanteresse aura notamment des problèmes de piles en pleine balade dans les airs, ce qui est plutôt ballot disons-le franchement. D'ailleurs parlons-en, le sidekick rigolo de l'héroïne est un balais. Je laisse respirer cette phrase.


Donc comme en fait Hagrid ne lui avait pas rendu visite, elle a dû trouver toute seule comme une grande la fleur magique apparaissant dans les bois comme de par hasard le seul jour sur les 2555 constituant l'intervalle de fleuraison. Bon en vrai elle s'est plutôt fait guider par le chat du voisin qui en oublie pour l'occasion son comportement cataire, à savoir s'en branler du monde et ne pas être au courant des vertus de la fleur. Aidée par la filouterie du félin noir aux yeux émeraudes, la petite va appliquer la pâte à fruit magique issue de la plante sur le manche du sidekick rigolo nouvellement acquis, que l'on nommera Navet, et ceci est un peu le rituel des sorciers pour acheter un billet de bus puisqu'elle va se retrouver propulsée à califourchon dans le ciel pour ensuite atteindre un monde volant, introduit un peu n'importe comment et abritant Poudlard.



You're a wizard, Mary !



s'exclame la sorcière des landes, mais avant de découvrir notre super académie dont on ne connait pas trop l'utilité vu que personne ne sait ce qu'il advient des sorciers lâchés dans la nature après leur diplôme, as-tu lu la pancarte indiquant que la règle principale, entourée en rouge pétant pour l'occasion avec assez de flèches directrices pour confondre la chose avec la cartographie d'un raid aéro-américain, est que les intrus seront sévèrement punis ? Et surtout, es-tu une intruse ? Non parce que ce serait vraiment très con si tu n'étais pas réellement une aspirante sorcière (tu as bien reçu la lettre d'Hagrid ?) mais une intruse, parce que les intrus méritent le châtiment adéquat : la métamorphose ! Ouais ici on n'aime pas les étrangers, par contre on aime bien transformer des gens en spécimen de zoo, c'est rigolo, mais ne va surtout pas croire qu'on est méchant non non non.


Sur ces paroles alléchantes, Mary tient quand même à démontrer un semblant d'intégrité en affirmant fièrement son appartenance à la plèbe des moldus, enfin pendant quelques secondes. Il faut en effet se rappeler que depuis toute petite, le résultat de son interaction physique avec le monde se rapproche plus de celui de Ron LaGaffe que d'Hermione Badass. Ainsi lorsque la patronne de la maison la chatouille de mots d'or, coulant telle une rivière dithyrambique de chocolat dans son esprit affamé, elle ne peut résister à ce chant de sirène et accepte aux dépens des cris d'alerte du spectateur ce rôle de petit prodige qu'on lui attribue invraisemblablement. Statut délivré du fait de sa particularité capillaire tirant du côté des Weasley (la patronne ne cesse de la présenter aux différentes classes avec ces termes : "regardez bande de petites merdes brunes, voici une crinière couleur de feu, la marque des grands sorciers !"), de son copinage avec le plus grand ami des sorciers (le chat noir de mauvaise augure) de son aptitude à copier Tornade lors d'une séance vouée à l'étude de l'invisibilité, et surtout d'un ressort scénaristique débile gracieusement imaginé par le stagiaire qui devrait se contenter d'apporter les cafés et qui sera retranscrit plus loin.


Lors de la visite guidée de Poudlard, dont nous n'aurons qu'un bref aperçu servant à que dalle dans la mise en place de l'univers comme si nous étions l'enfant devant se contenter de saliver en face de la vitrine à sucreries, notre rouquine est présentée à un professeur plutôt du genre micro-taille, feignasse et dont l'intelligence est mise en valeur de manière forcée par des monologues abscons sur la technomagie. Qui est une super idée au demeurant, mais qui n'est malheureusement pas très exploitée, au profit du sempiternel message craignos science = caca. A ce propos, on relèvera l'erreur malhonnête visant à discréditer le progrès technique avec le propos néanmoins valable on ne fait pas d'omelettes du fromage sans casser des œufs français : les métamorphoses citées lors de l'entretien d'embauche sont considérées comme des échecs alors que ce sont les mêmes que celles illustrées dans le livre à la fin. Ce dernier est peut-être l'étude de ces phénomènes et non leur formule mais alors l'homme-ange n'aurait rien à y faire. Bref, le professeur part dans un délire technique pour ensuite demander à une Mary questionnant sa présence dans une discussion aussi pointue si les plus badass sont les tortues ou les grues, et à Mary de répondre "ben euh si Godzilla s'invite sur un chantier en construction, il va maraver la tronche aux grues non ?". Et là, parce que c'est bien ce passage qui est à créditer au stagiaire sans culot, le prof s'exclame tel un Archimède euphorique "mais oui ! c'est cela, c'est encore mieux que la théorie du Tout ! cela ouvre tant de possibilités, tu es un génie !". Voilà, répondre au hasard à un QCM fait de vous un illuminé, pas étonnant que le système éducatif américain soit l'un des plus réussis.


Pour revenir à l'histoire, après avoir joué aux X-Men, la rousse va faire ce que tout personnage insupportable fait, à savoir mentir sur ses capacités et s'en vanter : "Et encore z'avez rien vu, j'ai utilisé que 40% de mes pouvoirs, attendez que je me transforme en super sayan". Donc les deux mentors sont éblouis et se réjouissent du prestige que va apporter cette bénédiction rousse, it will make Hogwarts great again. Il ne lui reste plus qu' à signer son contrat et finie la vie ennuyeuse de parfaite maladroite insignifiante, bonjour les robes longues et noires, les batailles de baguettes dans les dortoirs, les parties de Quidditch avec le fidèle destrier, les chasses aux trolls dans les magie-cafés ! Mais voilà, elle se dit que c'est quand même vilain de se faire passer pour quelqu'un d'autre, donc elle raconte logiquement à la patronne qu'elle est une pauvre sotte mais que son voisin Peter, lui, est vachement balèze question wingardium leviosa. Outre l'adresse du pauvre Peter qui n'avait rien demandé, elle divulgue aussi le secret de son succès, la fleur de la sorcière du titre. Du coup ça pique l'intérêt de l'autre et on apprend que la fleur est l'ingrédient manquant pour réaliser la métamorphose ultime : l' octrois de super pouvoirs au pékin moyen. Car ce n'est finalement que l'amélioration de l'effet dont a profité la petite Mary. Comme le modificateur +10 en intelligence n'était pas en bonus dudit effet, cette dernière ne voit pas la combine mais subtilise néanmoins plus ou moins involontairement un livre de formules magiques avant de rentrer chez elle retrouver une vie pathétique. De par sa maladresse, Peter va se faire embarquer par les robots de Laputa style abduction et saucissonnage et sera le sujet d'une transaction pas très légale. Mary devra en effet échanger la fleur magique qu'elle a recueillie contre ce Marty Sue au cœur pur. Elle ne se fait d'ailleurs pas trop prier car elle avait déjà décidé que la magie c'est pour les nazes qui ne connaissent pas l'ingéniosité des moldus en terme de création technologique, comme par exemple le grille-pain. Donc elle retourne à Poudlard et se fait évidemment berner comme une conne et passe directement par la case prison sans même pouvoir tirer une carte. Là elle y retrouve Peter, ses deux cats et les différents cobayes, dommages collatéraux de la métamorphose. Lui n'est pas très secoué de faire la connaissance d'un univers magique et fait même une réflexion sortie de nul part quant au bénéfice que cela pourrait lui apporter en le faisant grandir et en lui permettant d'aider sa mère sniffou sniff. Bon ils se disent quand même c'est chaud pour faire adam et eve dans une grotte remplie de voyeurs bizarres donc faut qu'on se casse fissa. Coup de bol, y a un sortilège bien pratique, même trop pratique, dans le livre qu'elle a gardé. Celui-ci permet d'annuler tous les sortilèges. Ouais c'est genre le big boss des sortilèges, le truc pour lequel Gandalf vendrait sa pipe ou en taillerait une.



Boom !



s'exclame la porte d'entrée qui n'avait elle aussi rien demandé, défoncée par un rhinocéros et par d'autres animaux désorcellés. Toute la savane s'échappe dans un vacarme qui ne plait pas trop au professeur, ils pourraient mettre des pantoufles quand même. Malheureusement pour nos deux héros, ils n'arrivent tout juste pas à déguerpir, s'en suit le sacrifice de l'innocent Peter pour sauver la rousse. En effet, pour souligner la vilenie de la patronne et du prof, ils expliquent que la métamorphose marche mieux sur les âmes innocentes genre les bébés parce qu'ils sont purs et ont dès lors moins de résistance au flux magique ou un truc dans ces eaux là. Donc Peter serait parfait pour réussir l'expérience qu'ils avaient ratées de ça bien des années et qui a probablement coûté un bras au prof et donné des bourrelets à la patronne. Peter accepte lui son sort d'un air christique, confirmant ainsi l'acuité de leur manigance.


Revenons à notre rouquine, comme elle a oublié de charger son balais avant de partir, celui-ci fait des siennes mais atteint toutefois sa destination, la maison de sa vraie proprio. A l'intérieur, Mary (elle aura pas l'air un peu stupide à son mariage ? John, will you marry Mary ?) découvre la machination des prétendus méchants et le passé de sa tante (on l'avait pas du tout vu venir). Au passage, l'objectif des deux professeurs (bons mais pervertis par le pouvoir de l'anneau euh de la fleur) et vraiment intéressant mais n'est pas du tout exploité et c'est fort dommage. Ils veulent en fait créer une méthode permettant de donner des pouvoirs magiques à n'importe qui et donc peupler le monde (bien triste de la raison) de Harrys et d'autres Voldys. Mais ils ont échoués et c'est là qu'intervient la tante Charlotte, version réussie de Mary. Ayant jugé la méthode trop dangereuse, elle vola la fleur magique pour stopper cette folie et perdra sa jeunesse ou sa tignasse rousse dans la foulée du fait de l'absence de précautions dans le transport du produit explosif euh magique. Qu'elle s'est faite tracée par des dauphins volants a pu jouer un rôle dans l'atterrissage forcé dans les platanes, il est vrai. On apprend donc que la tante au charisme invisible était une Rebel badass dans ses belles années et c'est là où le bât blesse : je veux son histoire pas celle de la pisseuse, je veux l'aventure avec le dragon géant de la photo, pas la rentrée scolaire ratée ! Et apparemment cette tante a perdu sa magie (c'est le cas de le dire) mais ça ne l'empêche pas de communiquer ou d'envoyer un colis par miroir express, la puissance du script toussa. Elle donne ainsi le dernier fruit de la fleur magique (comme c'est commode) à Mary en l'incitant à s'enfuir. Mais Mary ne l'entend pas comme ça, oh non, elle veut ramener tout le monde à la maison, mais vraiment tout le monde. Elle n'insiste pas assez là-dessus d'ailleurs, juste quatre ou cinq fois. Opération sauvetage des chats et de Peter enclenchée, d'abord se débarrasser de la patronne enquiquineuse. Manque de bol, c'est un foirage total. Après une partie de chat perché effrénée, elle se fait chiper le livre des formules convoité par la vieille et son balais est kaput. Elle parvient toutefois au lieu où se tient l'expérience sur Peter en chevauchant le cerf de Mononoké, aidée par le syndicat des animaux qui clamait la sous-représentation de ceux-ci à l'écran par rapport à leur contrat. Leur intervention autant salvatrice que rocambolesque en est le résultat et Mary s'est depuis convertie en assistante sociale, luttant pour la cause animalière au cinéma.


Bon évidemment l'expérience pré-citée va se viander une deuxième fois, créant un monstre incontrôlable. Cependant, grâce au miraculeux big boss des sortilèges, le monstre est anéanti, Peter est sauvé, le running gag/deus ex-machina de l'écuyer à balais déboule et les deux enfants peuvent s'enfuir en tirant au passage un gros fuck à la sorcellerie ("On n'a pas besoin de magie" dixit Mary, et ça c'était chouette), concluant cet univers vide, ersatz au rabais d'un Ghibli, sur une fin moisie.

Dagoni
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le 7 juil. 2018

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