C'est marrant, alors qu'en 2014 une rumeur courrait selon laquelle studio Ghibli fermerait ses portes, je m'aperçois en 2020 que son esprit s'est infusé dans de nombreuses productions : entre les films de Makoto Shinkai et d'Hosoda qui rendent hommage au côté slice of life de leurs senpais on a surtout ce Mary et la Fleur de la Sorcière qui remporte la palme du "Miyazaki-like" de ces 5 dernières années. Ironiquement, ce sont les même années où le studio Ghibli a tendance justement s'éloigner de ses propres poncifs que ce soit leur participation au film La Tortue Rouge ou au dernier film de Miyaza-fils qui est en image de synthèses.
Nous sommes donc dans le cas d'un nouveau studio, Ponoc, dont le logo suit la même charte que celui du studio Ghibli, des anciens membres du staff du studio Ghibli, chapeauté par un ancien réalisateur du studio Ghibli, qui décident d'adapter un livre fantastique anglais pour enfant (comme le faisait un certain studio....)
Dire qu'Yonebayashi s'est un peu inspiré de Miyazaki pour son dernier film est un doux euphémisme : le chara-design des personnages, leur fonction au sein du récit, un certains nombres de ficelles (la fille qui suit un chat, les gens transformés en animaux magiques, l'irruption du fantastique) les arrières plans composés de colline verdoyante, la façon de faire bouger les personnages, jusqu'à l'animation des fluides, tout semble sortir tout droit d'un film de Miyazak' au point que j'ai passé le film à faire mentalement une liste de références que je voyais de partout. Et le film souffre de cette comparaison permanente : c'est un peu moins bien travaillé, un peu moins enchanteur et ça un aspect très Canada-Dry : ça à l'odeur du Ghibli, le gout du Ghibli mais l'ivresse ne vient pas.
C'est d'autant plus étrange qu'Yonebayashi a montré alors même qu'il bossait au sein du studio Ghibli qu'il pouvait avoir sa patte propre (notamment avec Souvenir de Marnie.) Le plus bizarre, c'est lorsque je me suis aperçu que l'histoire du film raconte l'arrivée par erreur d'une personne dans un monde composé de look-like de personnages Ghibli qui s'aperçoivent qu'elle est une impostrice la poussant à devoir s'en échapper afin de s'émanciper. Je sais pas s'il y a un message inconscient quelque part.
Après, le meta-savoir que j'ai autour du film a un peu fonctionné comme une barrière. Je me suis mis à la place d'un enfant ou quelqu'un qui n'a jamais vu de film de Miyazaki, au final, est-ce qu'il trouverait le film bien ? Surement. Il y a un bon personnage, l'aventure est un peu bancale mais elle se suit , toute la partie dans l'académie de magie est assez jouissive. J'ai cru à un moment que Mary Stuart était un peu une Mary Sue (j'ai cru que c'était volontaire, mais non) mais c'est totalement justifié par le film. Alors certes ça manque un peu d'une thématique ou d'un message fort et d'un peu de finitions, mais ça fait quand même le café et on passe un bon moment devant le film.
Est-ce que je le montrerais à des enfants ? : Oui, totalement. Surtout s'ils sont fans d'Harry Potter.
Possibilité de remake/suite : Hélas les livres de Mary Stuart se suffisent à eux même, mais on aurait pu étendre cet univers.
Le détail qui m'agace : C'est à la toute fin du film :
Mary retrouve la fleur de la sorcière donnée par sa tante, et alors qu'elle survole la foret, elle... la jette. Bravo ! La fleur que tu veux protéger pour qu'elle ne créé pas des expériences dangereuse vient de disséminer des graines pille sur le sol où elle est censée pousser.
Suis-je le seul ? A me dire que le film pourrait très bien se passer dans l'univers de Kiki, la petite sorcière : si les sorcières existent rien ne dit dans ce film que les humains en ignorent l'existence, en plus elles semblent vivre dans le même genre de société. Ca pourrait très bien être aussi un spin-off d'Harry Potter où une moldu s'incruste par erreur dans une université de la magie (tout les directeurs d'académie magique n'étant pas aussi gentil que Dumbledore.)