Douleur enjouée
Je n'ai pas réussi à mieux traduire mon ressenti que par ce titre aussi paradoxal que bref. Mary & Max use d'un registre la plupart du temps très léger pour traiter de sujets profonds et...
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le 18 août 2011
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Bon, vu ma note, je pressens un futur lynchage de la part de pandas enragés, bave aux lèvres, crocs aiguisés, regard fous injectés de sang... Si je reconnais à Mary & Max de multiples qualités,cette histoire incongrue d'amitié épistolaire entre un bonhomme de New York et une fillette australienne ne m'a pas profondément touché.
Commençons par les qualités, évidentes mais qu'il convient de coucher sur le papier virtuel de cette critique. Sur la forme, l'animation pâte à modeler est très réussie, tendance Wallace & Gromit en moins vivace, plus posée, faussement amateur. Le design des personnages est plaisant, mignon et moche à la fois, laissant une impression curieuse, troublante, rehaussée par le jeu de couleurs appliqué à chaque personnage : noir et blanc pour Max, sépia pour Mary. Pour finir sur la forme, la musique est superbe, un plaisir en tant que tel, j'ai déjà la BO dans mon lecteur MP3 et elle va y rester un bon moment.
Sur le fond, la naïveté de ces échanges épistolaires et colis de chocolat entre nos deux protagonistes drainent des thèmes profonds et douloureux (alcoolisme, solitude, souffrances psychologiques, maladies psychiatriques, souffrance de la quête nécessaire de l'amour, etc) qui résonnent forcément chez le spectateur qui a bien dû être confronté à au moins l'un d'entre eux. Il en ressort une sensation que le film n'est ni pour les enfants, ni pour les adultes, mais plutôt pour l'enfant qui sommeille encore chez l'adulte et parfois s'éveille...
Alors, qu'est ce qui n'a pas fonctionné ? Ma foi, peut être déjà tout simplement le fait que je m'attendais tellement à un chef d'œuvre qu'inconsciemment mon niveau d'exigence s'est élevé à des hauteurs que Mary & Max n'a jamais visé. Ensuite j'ai trouvé l'histoire assez prévisible, dans l'enchainement des faits comme dans les mécanismes déployés pour émouvoir le spectateur. Mary & Max a un rythme inéluctable qui véhicule parfaitement l'ensemble mais ne surprend jamais. Or j'ai besoin d'être un minimum surpris, pris à défaut pour être réellement ému. Enfin, Mary comme Max m'ont paru... stéréotypés, plus des archétypes que des personnages en tant que tel (En y songeant, c'est une impression que j'ai pour tous les personnages, de la mère à la voisine, en passant par le mendiant et le voisin). Et ce n'est pas la mention "Basée sur une histoire vraie" au démarrage qui a atténuée cette sensation, bien au contraire. Dur dans ces conditions de s'identifier à eux.
Reste que la dernière scène quand Mary lève la tête et regarde le plafond m'a fait un petit quelque chose, et que je suis persuadé que ce film a un potentiel énorme pour faire verser la larmichette à un maximum de gens. Je recommande chaudement donc.
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Créée
le 28 déc. 2011
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