Frankenstein n’est pas un monstre

Mary Shelley est une femme intrigante tout comme son roman, devenu aujourd’hui grand classique, est une œuvre fascinante. Si je voulais le voir, c’était justement pour découvrir son histoire que je ne connaissais pas le moins du monde (même si la patte de la réalisatrice vient certainement briser une certaine forme d’objectivité… c’est le jeu) et j’ai été bien servie.

La première partie semble un peu longue par ce début de romance, puis le remue-ménage avec Percy Shelley, mais quand on comprend l’importance qu’il a dans la rédaction de Frankenstein (Frankenstein n’étant pas le monstre, je le rappelle, mais bien le créateur, hum…), on ne peut pas s’en plaindre ; finalement c’est ce qui est super dans ce film : tout est fait, les éléments sont soigneusement choisis, pour qu’on en arrive à la rédaction du roman et que l’on comprenne comment elle a écrit ce texte. Ce qui l’a influencée, sa vie, ses difficultés surtout, ses désillusions vis-à-vis de l’humanité et de ses relations, son attirance pour la littérature horrifique, sa passion pour la science… Tout. Ce sont tous ces éléments qui poussent à la création de ce chef d’œuvre.

Et par là, on arrive à autre chose, extrêmement important concernant ce texte : remettre les choses bien au clair et faire comprendre au public que Frankenstein ne se désigne pas comme roman horrifique, mais bel et bien comme un roman que j’appellerais humaniste, par là j’entends : qui parle de l’humanité. Parce que trop de personnes font l’erreur sans même l’avoir lu, trop de personnes ne veulent pas le lire parce qu’elles se font de mauvaises idées. Mary Shelley remets les pendules à l’heure et par le biais de l’histoire de cette femme (plutôt formidable, féministe par ses maigres moyens en son temps) et ne banalise pas le film à la romance avec Percy, mais en fait un tableau dépeignant les relations, ce que peut être l’Humain, la manière dont il peut être cruel ou bon, et comment toutes les expériences de cette femme l’ont menée à rédiger l’un des romans les plus connus, qui lui-même mériterait d’être redécouvert en oubliant tous les on-dit.