Après Guillaume et les garçons à table,Guillaume Gallienne a choisi un portrait de jeune femme déracinée au propre comme au figuré.Le fait que Maryline ait choisi de monter à Paris pour tenter sa chance dramatique n’est pas uniquement la thématique du film.En effet,le réalisateur s’intéresse au ressenti de son anti-héroïne que le spectateur considère de prime abord comme un petit oiseau fragile et blessé.L’évolution personnelle de Maryline décrite via des flashbacks éloquents et des rencontres façonnantes est pourtant subtile et son éveil graduel à la vie fait plaisir à voir.Malgré une certaine solitude,le besoin de trouver une résonance dans ses choix et ses proches,Maryline choisit la lumière et l’envie d’avancer dans cette vocation d’actrice malgré les heurs et les infortunes.La jeune Adeline d’Hermy de la Comédie-Francaise est à même d’incarner toutes les nuances de Marilyne tour à tour prostrée,révoltée sensible et rieuse.Je ne dirai pas que cette actrice, qui va trouver sa place dans un milieu qu’elle ne pensait pas pour elle,manque de mots mais qu’elle attendait l’envie de s’accrocher pour de bonnes raisons.Ce qui est tout à son honneur.A noter également une scène « mini tour de passe-passe » où Gallienne parvient à brouiller la frontière entre la scène et la réalité.C’est le grand moment du film où on conçoit légitimement qu’un acteur utilise sa propre vie comme carburant pour faire exister un personnage.Cela paraît élémentaire mais c’est le lot des grands interprètes.Ce que j’ai particulièrement aimé est que Maryline ne méprise pas ses racines populaires et respecte cette identité d’être née quelque part. Son objectif de devenir une autre en sachant se retourner est une grande force faisant d’elle une femme sincère et debout.Un film de moins de deux heures qui mérite qu’on s’y arrête car les valeurs qu’il véhicule sont saines et sensées.