Mascarade par pierrick_D_

Adrien est un jeune gigolo vivant sur la Côte d'Azur aux crochets de Martha,comédienne vieillissante mais célèbre.Il profite tranquillement de sa sinécure mais tout change lorsqu'il rencontre la très jolie Margot,une petite pute qui sort contre rétribution avec des hommes riches.Ces deux jouvenceaux entretenus tombent follement amoureux mais ils n'ont pas de fric pour s'installer ensemble,ce qui les incite à imaginer une double arnaque,Adrien devant escroquer Martha et Margot jetant son dévolu sur Simon,important agent immobilier de la région.Nicolas Bedos semble décidé à embrasser une carrière de cinéaste et il aligne les films depuis quelques années.Malheureusement la qualité ne va pas en s'améliorant et ce clinquant "Mascarade" s'avère plutôt décevant.Cumulant les fonctions de réalisateur,scénariste et musicien,le fils de Guy propose un bien curieux thriller ensoleillé plus frimeur que réussi.Certes l'image est éclatante de luminosité et sublime les paysages de la Côte,certes la mise en scène est dynamique et fourmille d'idées en passant rapidement,sans coupure,d'un lieu à un autre dans un enchaînement de plan glissant,mais tout ça est au service d'une histoire rebattue et sans relief.Il ne s'agit au fond que d'un bon vieux film noir à la sauce hollywoodienne des années 40,mais sans l'ambiance désespérée,sans le noir et blanc,sans le détective alcoolo désabusé,sans la complexité de l'intrigue et sans le destin funeste.Il y a bien des archétypes du genre,l'anti-héros naïf et dépassé par les évènements,la femme riche trompée et spoliée,la femme fatale belle à se damner et le pigeon qui réfléchit avec sa bite,mais tout est si simplet et banal qu'on n'accroche jamais à cette intrigue pâlichonne,même si Bedos tente de noyer le poisson en bousculant la narration à coups de flashbacks peu concluants.Il se dégage en outre de la morale de l'histoire un nauséeux parfum d'apologie du délit,du crime et de la malhonnêteté en général qui rend détestables des personnages déjà peu reluisants à la base et glorifie une sorte de féminisme castrateur à courte vue.Dommage car le dispositif de départ aurait pu donner un bien meilleur résultat,d'autant qu'un fabuleux casting émarge sur la feuille de présence.Pierre Niney est encore une fois charismatique en prostitué mâle peinant à contenir ses nerfs et la divine Marine Vacth ajoute une performance de plus à son palmarès de créature de rêve objet de tous les désirs.Isabelle Adjani s'auto-parodie savoureusement en star sur le déclin qui se paye des jeunots et François Cluzet est comme d'hab monstrueux en pauvre mec blindé chopé par le démon de midi.Un bel échantillonnage de seconds rôles classieux complète la distribution avec Emmanuelle Devos en épouse larguée compréhensive,Charles Berling en ami sympa de la vedette,Nicolas Briançon en directeur de théâtre infidèle,Bruno Raffaelli,de plus en plus gros,en affairiste impitoyable ou Philippe Uchan en employé de Martha qui n'apprécie guère son petit protégé.Parmi les utilités subreptices on voit passer Fabien Baïardi,le policier lourdaud dans "Alex Hugo",tandis que la seule fausse note est la présence,ou disons l'absence, en restauratrice manipulatrice de l'Italienne Laura Morante,actrice très surestimée.