«Qu'est-ce qu'il y a de plus chouette dans ma vie ? le soleil éclairant mon visage». «Qu'est-ce qu'il y a de plus moche dans ma vie ? le soleil éclairant mon visage». Ce fragment de poème écrit par Rocky Dennis, jeune garçon de seize ans peut paraître contradictoire, mais il n'en est rien. Rocky (Eric Stolz) n'est pas un garçon comme les autres, il souffre d'une maladie dégénérative incurable entraînant une ossature cranienne surdéveloppée, lui conférant le visage d'un lion. Peter Bogdanovich signe un film d'une sensibilité remarquable sur un adolescent à part dont les différences physiques s'effacent devant l'empathie qu'il dégage. Vivant seul avec sa mère Florence «Rusty» Dennis (Cher), Rocky est le petit protégé d'une bande de motards, en particulier Gar (Sam Elliott), son père de substitution. «Rusty» (émouvante Cher) rongée par la culpabilité d'avoir mis au monde un enfant différent se cache derrière le masque d'une femme forte, et les conflits avec Rocky sont nombreux. «Mask» est un film sur l'adolescence et ses traumatismes à travers les yeux d'un jeune homme qui finalement se trouve confronté aux mêmes problèmes que les ados de son âge. À ceci près, que Rocky, se sachant condamné, compte bien croquer la vie à pleine dent. Sans jamais tomber dans le sentimentalisme ou le pathos exacerbé, Bogdanovich fait tomber les masques et les carcans qui pourrissent nos sociétés dans ce film qui sonne comme un hymne à la tolérance. Magnifique !!