Le début d'un massacre débuté l'année de ma naissance et qui va perdurer tout au long de mon existence, pour le pire et le meilleur. Et le meilleur, inutile de tourner autour de la bête, c'est ce premier opus de 1974 réalisé par le débutant Tobe Hopper qui comme cette saga mécanique eu une carrière en dent de scie.
Censuré cinq ans en France, le film sort finalement en version intégral le 5 mai 1982 et étrangement l'information ne parvint pas à mes jeunes oreilles. J'entends parler du film par la suite par bribe mais pas forcément envie de le voir. Peut-être que le caractère extrême qu'il se trimbale depuis sa production y est pour quelque chose. Ce n'est que plus tard avec mes premières lectures de magazines spécialisés (l'écran fantastique et mad movies en tête) que je commence à me familiariser avec l'œuvre.
Je me souviens d'une diffusion canal tard le soir mais n'ayant pas de décodeur et personne chez qui squatter, le film me passe sous le nez.
Puis avec la fréquentation des vidéo-club qui fleurissent partout en centre-ville ( plus de cinq autour de chez moi) ,dans lesquelles je venais admirer les jaquettes en m'empressant de lire les résumés au verso. Il s'agissait de séries B ou Z us ou italienne mais qu'importe, les jaquettes ultra travaillés ( merci Melki) suffisaient à me donner des frissons et orienter mes choix de ma prochaine soirée (ou après-midi) vidéo.
Ce Massacre à la tronçonneuse 1 faisait partie de la collection Renée Château avec les fameuses accroches sur fond jaune « Les films que vous ne verrez jamais à la télévision » et « Les classiques de l'horreur et de l'épouvante » qui ont participé à leur manière au succès du film.
Puis vint le moment où je pus enfin le louer pour la modique somme de 20 francs. Mais ça fait 3 euros diront la génération 2.0, c'est chére pour voir un seul film. En même temps c'est le prix sur les plateformes VOD. Oui mais on n'a pas à se deplacer dirons ces même jeunes. Ouiiii mais c'était tout le charme de cette période des eightie's. Il fallait se deplacer pour choisir un film et comme on fournissait un double effort (physique et pécunier) on prenait le temps de choisir son film, de le comparer, de discuter, de disséquer entre nous avant de passer à la caisse. On avait vraiment l'impression de partir à l'aventure.
Retour au film, première vision, première grosse claque. Seconde vision le lendemain après-midi avant de rendre la VHS, seconde grosse claque. C'est effrayant, gerbant (dans le sens noble du terme), terrifiant, surprenant. C'est un film lent qui prend son temps, on arrive très progressivement vers l'horreur, faisant connaissance avec « la famille » et le célèbre « Leatherface » pilier de la saga depuis presque 50 ans. Et le pire c'est que le film n'est pas gore du tout alors que dans l'inconscient collectif c'est un film ultra sanglant plein de tripailles. Et ce même par ceux qui l'ont vu !!!
Tout est dû à l'atmosphère putride, nauséeuse du film et à son grain d'image sale, presque documentaire. L'effet psychologique fonctionne.
Le film a marqué toute une génération et est devenu le précurseur d'un genre à part entière, celui d'humains bestiaux cannibales vivant en marge de la société, même un épisode de « X- files » eu droit à son épisode inspiré de massacre à la tronçonneuse.
La B.O, une succession de bruits métaliques, mécaniques de tronçonneuse mêlés de cris d'animaux (moyen d'expression de Leatherface) qui participent aussi au climat dérangeant du film.
Jamais la folie furieuse n'a aussi bien été retranscrite sur un écran.
Neuf films ont été produit depuis ce qui fait perdurer la saga jusqu'à nos jours. Très inégaux, seul un ou deux films valent le coup d'œil et comme souvent dans les franchises à rallonge, seul le premier de l'histoire, le film originel reste indétrônable. Alors pitié messieurs les producteurs d'Hollywood, arrêtez le massacre!!
Achat 4k de toute beauté obligatoire pour trôner dans mon salon .