Des artistes&ex-ouvriers en burn-out et souffrance psychique, sont envahis de hippies sans-gênes...

Juste des remarques en dents-de-scie...:

"L'art naïf désigne les œuvres d’artistes, le plus souvent autodidactes, qui se trouvent en décalage avec les courants artistiques de leur temps..."
  • Je suis abasourdi que ce film de ma vidéothèque familiale qui m'était tant interdit quand j'étais enfant et adolescent, repasse si tranquillement désormais quasi sur la TNT, sur une chaine du groupe M6. Puis je me suis rappelé qu'ils aiment la télé réalité, genre Love island, et autres Loft Story... La violence de ce film serait donc devenue banale et soft? ...peut-être à force de confrontation plus courante sur nos écrans, le seuil de ce qui est de l'horreur extrême, aurait donc été lentement mais surement sur-élevè? La marge d'hier est devenue le mainstream d'aujourd'hui?
  • Je n'ai revu que son début, jusqu'au troisième meurtre...Mais me demande désormais si ce n'est pas plutôt de l'auto-défense à l'Américaine? Car ce jeune homme en cosplay de boucher est chez lui, probablement en crise psychotique à la Oscar Pistorius...comme d'ailleurs le prouve sa panique et tristesse dans son salon, suite à la troisième home-invasion du troisième hippie sans-gênes qui était rentré chez lui. Ce Gunnar Hansen joue alors très très bien la panique en se précipitant comme une mamie à la fenêtre, se demandant d'où viennent tous ces envahisseurs sans invitation. C'est même émouvant comment il s'assied en panique sur le fauteuil de la salle-à-manger, en crise de panique et d'anxiété.
  • En plus, nous découvrons qu'il est un ex ouvrier en abattoir , sans doute en plein burn-out. Epuisé par son ex travail et ses mauvaises conditions. Il rappelle feu Joseph Ponthus et son expérience en abattoirs bretons:
...."Jour après jour, Joseph Ponthus inventorie avec une infinie précision les gestes du travail à la ligne, le bruit, la fatigue, les rêves confisqués dans la répétition de rituels épuisants, la souffrance du corps. Ce qui le sauve, c’est qu’il a eu une autre vie. Il connaît les auteurs latins, il a vibré avec Dumas, il sait les poèmes d’Apollinaire et les chansons de Trenet. C’est sa victoire provisoire contre tout ce qui fait mal, tout ce qui aliène. Et, en allant à la ligne, on trouvera dans les blancs du texte la femme aimée, le bonheur dominical, le chien Pok Pok, l’odeur de la mer"
  • Pourquoi dénier au personnage de Gunnar Hansen cette aspiration à la création artistique et lui dénier son droit au calme:
Ce qui sauve Leatherface, c’est qu’il a eu une autre vie. Il fabrique des attrapeurs de rêves qui pendouillent de partout chez lui...un art infantile...il a vibré avec eux. "C’est sa victoire provisoire contre tout ce qui fait mal, tout ce qui aliène".
"Il s’agit de séances dites de « médiation animale », qui permettent à nos résidents d’entrer en relation avec des animaux..." (Les animaux s’invitent à l’EHPAD Sainte Marie – Bourg saint Andéol) ... "Allez grand-papa, caresse! ALLEZ GRAND PAPA, caresse !"
  • ...j'avais oublié les infos concernant la société normale, que Tobe Hopper choisit de mentionner dés le début à la radio du van des petits jeunes: comme s'il voulait se dédouaner dés le début et souligner que la vraie vie est bien pire que tout ce que le film va nous faire voir! On entend en vrac à cette radio...en gros: "29 personnes écrasés vivantes dans effondrement d'un immeuble neuf dont les architectes et agents immobiliers refusent la responsabilité et soupçonnent avec culot un sabotage"... "des parents arrêtés pour mauvais traitement, leur petite fille enchaînée et dénutrie" ..."cadavre d'une femme et d'un homme aux parties génitales tellement arrachées que les policiers avaient d'abord conclue à deux cadavres de femmes entourés de ceux d'enfants" etc. etc. Et tout ça dés le début du film en hors-champ aux infos normales: plus de cadavres et morts violentes qu'il n'y en aura dans tout le film. ("Il y a des horreurs sans nom parce qu'elles sont sans image"? semble me dire le montage de Tobe Hopper)
  • ce générique de 1974 arrosé de musique stridente ressemblant à des cris de baleine massacrées, a des flashs sur des détails de cadavres, dont des bouts de doigts, me rappelent le générique de 1995 que je trouvais si original et nouveau de mon Seven.
  • titiro me rappelle qu'en filigrane du générique, ce sont des "irruptions solaires", sur filtre rouge. J'imagine que Tobe Hopper voulait dire dire que leurs rayonnements rend peut-être fous et psychotique une partie de la population? (j'apprenais récemment qu'on est sans cesse en permanence baignés dans une pluie invisible de "neutrinos", pluie dans le genre de Matrix, et qu'ils ont "voyagé du centre du soleil où ils sont fabriqués"!)
  • sa première scène en 1974 de sculpture macabre en cadavres en puzzle me rappelle les cadavres artistiques aussi au début de True detective en 2014.

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