Massacre au camp d'été fait partie des nombreuses productions horrifiques nées dans la foulée des Vendredi 13, et si elle a effectivement donné lieu à des suites, elle ne bénéficie pas non plus de l'aura populaire d'autres sagas de l'époque. Elle a toutefois gagné le statut de petite œuvre culte, ce que je peux comprendre. Suite à sa découverte, je me suis plongé dans des podcasts, articles et documentaires à son sujet, chose très rare me concernant et indiquant qu'elle m'a durablement marqué.


L'environnement où se déroule l'histoire pousse à la comparer à Vendredi 13, et par rapport à ce-dernier, Massacre au camp d'été possède de véritables atouts. A commencer par son ambiance.
Le cinéaste présente le camp d'été comme une société en miniature, ce qui fait que nous allons trouver aussi bien des individus chaleureux et attachants que des personnages détestables, et ce qu'il s'agisse des enfants ou du personnel encadrant ; nous sommes bien loin de l'image d'Epinal avec des moniteurs et monitrices faisant ce travail pour partager de bons moments avec des enfants, et certains ne devraient même pas avoir le droit de s'approcher de personnes mineures. Pour quelqu'un comme Angela ne rentrant pas dans le moule - elle ne participe pas aux activités, parle peu, et nécessite un traitement spécial - il s'agit d'un lieu extrêmement anxiogène, et présenté comme tel par le réalisateur. A tel point que Massacre au camp d'été pourrait se passer de meurtres et conserver une ambiance malsaine à souhait. C'est donc une réussite.


Plus anecdotique, le film propose un renversement des codes concernant les moniteurs et monitrices. Ces dernières ne sont pas spécialement mise en valeur (hormis lors d'une scène de douche), tandis que leurs alter ego masculins possèdent pour la plupart des corps très musclés coincés dans des hauts moulants et des mini-shorts. C'est très inhabituel, puisque les productions de ce type sont surtout connues pour objectifier leurs nombreux personnages féminins.


Les meurtres ne sont pas tous très inventifs, mais leur mise en scène fonctionne, et ce d'autant plus que l'équipe chargée des maquillages et des effets spéciaux a fait de véritables efforts et cela se sent à l'écran. Nous voyons peu de sang, mais les corps des victimes se retrouvent dans un état suffisamment lamentable pour impressionner le public.
Le seul trucage moins réussi survient réellement lors de la scène finale, mais participe à rendre sa dernière image immédiatement iconique.
Car oui, ce film se ferme sur une image risquant de se graver sur votre rétine et dont je ne vous dirai évidemment rien ; donc évitez de vous renseigner à son sujet si Massacre au camp d'été vous intéresse.
Cette image elle-même pose plusieurs problèmes, notamment vis-à-vis du scénario. Mais sur le coup, cela fait son petit effet.


Après, je ne souhaite pas non plus prétendre que ce long-métrage est plus qu'un slasher du début des années 1980, d'autant qu'il lui manque la présence d'un John Carpenter ou d'un Wes Craven pour magnifier son récit. Il reste beaucoup de passages obligés, de moments plus lents ou tout simplement gênants, et le jeu de certains acteurs est à la ramasse. Par contre, il tient son histoire jusqu'au bout, s'avère assez soigné dans sa conception, et propose suffisamment d'éléments originaux lui permettant de se distinguer du tout-venant de l'époque.

Ninesisters
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Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste [Les Incontournables] Les films que je n'arriverai jamais à faire regarder à mes potes...

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le 3 août 2020

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Ninesisters

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