American Horror Story: Freak Show

Contacté par Spielberg pour mettre en scène E.T., Tobe Hooper doit refuser l'offre car il est déjà bien occupé à mettre en scène ce premier film de studio après son évincement de The Dark, remplacé par John Cardos. Et quiconque a déjà vu la filmo du sieur Hooper saura qu'il y a un avant et un après Poltergeist.

Pensant (à tort) que le réalisateur a mis à lui seul une grosse production Spielberg bourrée d'effets spéciaux, les studios l'engageront sur divers projets qui ne correspondront pas ou proue au style du bonhomme. Pour son troisième film, Hooper reste pourtant encore dans son domaine de prédilection : l'Amérique rurale dégueulasse. Et en dépit d'une honteuse introduction (rendant autant hommage à Psychose que volant sans vergogne le prélude original de Halloween) et une exposition un brin longuette, le long-métrage reste une œuvre radicale, sale, déroutante sur bien des aspects.

Le soin apporté à cet univers particulier qu'est la fête foraine, pleine de mystères et de secrets inavouables, est sans pareil. Voyante alcoolique, forains suspicieux, décors insalubres, freaks repoussants : les lieux semblent propices à une virée nocturne pleine de frissons pour quatre ados libidineux qui vont braver les interdits dans la tradition des slashers suivant le pas du succès de Vendredi 13, sorti l'année précédente. Sauf que Tobe Hooper va se lâcher dans un dernier tiers plus proche de son premier cultissime film, prodiguant des effets choc rares mais efficaces autour d'une mise en scène soignée, inéluctablement craspec et étouffante, exploitant ses décors d'attractions à bon escient.

Pas vraiment gore et beaucoup plus effrayant dans son ambiance désenchantée et son particularisme réaliste, Massacres dans le train fantôme est plus une inquiétante excursion désaturée qu'un slasher conventionnel, dernier long-métrage concrètement maîtrisé du réalisateur avant la débandade hollywoodienne.