Cher journal,
ça fait quelques nuits que je dors pas super bien parce qu'il fait super chaud, que ça me fait penser au réchauffement climatique, qui du coup me fait penser au monde qui va mal et boum il fait jour. Je me fout sur mon canap qui est presque aussi défoncé que moi (surtout au milieu là où je pose mon fiak) et je checke les horaires de ciné parce qu'il faut bien rentabiliser ma carte UGC. Et les planètes s'alignent puisque, sans faire trop d'efforts, je peux mater deux films d'horreur français, et par la même occasion vérifier que Arthur Malédiction est bel et bien un vrai film et pas un rêve fiévreux dû à la peufra que je consomme. Ma pizza -50% parce que périmée engloutie, je fraude le bus (TCL c'est trop cher niquez-vous jamais je mets 66 balles dans un abonnement) et direction l'UGC.
Mon premier challenge intervient rapidement : que faire face à Arthur Malédiction ? Déjà quand j'ai eu vent du projet j'ai cru à une blague, mais en même temps ça m'a rappelé que cette saga existait. Mais quand j'ai su que ça allait être un film d'horreur, mon sang n'a fait qu'un tour. Les films d'horreur français, ça m'intéresse toujours même si, faut le reconnaître, c'est souvent foiré. Le film est une purge sans nom mais ça vous vous en doutez, je vais pas m'étendre dessus parce que c'est pas le sujet mais faut le voir pour le croire. Sachez juste que la fille de Besson joue dedans et à un moment elle dit "C'est vrai que j'ai pris des seins" et c'est son daron qui a écrit le scénario donc voilà ça vous situe un peu le truc.
J'ai à peine le temps de souffler 5 minutes et de grignoter une panna cotta en speed (elle était très bonne d'ailleurs) qu'il faut déjà y retourner, c'est ça la dure vie de cinéphile. J'arrive dans la salle et je suis absolument seul, y a juste un autre boug qui est arrivé 5 minutes après donc c'était ultra intimiste. Le film commence et ça perd pas de temps, un mec se jette par la fenêtre et boum générique. Il sera donc question d'une zouz traumatisée qui part se réfugier dans la cambrousse pour faire le deuil de ce mec, tout en continuant à exercer sa profession de psychiatre. L'ambiance est direct très pesante, assez bien foutue et l'actrice principale fait le taff donc je me suis laissé porter par le truc qui partait quand même de temps en temps en couille sans qu'on sache si c'est vraiment des trucs bizarres qui se passent ou si c'est juste les campagnards qui sont chelous. Quelques tchoutches plus tard ça balance du Heilung sur la BO et elle va demander de l'aide au prêtre en mode X-Files en Lozère tout en essayant de gérer le fêlé du coin (j'ai pas compris si elle le baisait ou pas du coup si quelqu'un a la réponse, le fêlé pas le prêtre hein je suis pas con). La réal sait partir en couille quand il faut et du coup vu la moyenne je sais pas si j'ai été indulgent parce que j'ai fait un AVC à la séance d'avant ou si le film est sous-côté.
Mine de rien j'ai eu quand même deux visions de l'horreur à la française cet aprèm, et je pense qu'il faudra que je remate les deux parce que putain c'était intense. Je sors du ciné et le changement de température m'a un peu plus achevé, je me débrouille pour rentrer chez moi quand j'aperçois mon pote barman en train de chiller devant son bar parce qu'il y avait pas de clients (il vient du Costa Rica, ça aura son importance plus tard). Vu qu'il est encore tôt, je vais lui taper la discute et on boit un petit shot. Posés dans la rue, on aperçoit un couple de touristes qui essayent de rentrer dans une traboule mais ces cons savent pas que c'est fermé après 19h. Mon pote leur tape la discute et il s'avère que la meuf vient aussi du Costa Rica et là boum, c'était parti, ils boivent un coup avec nous et moi qui voulait juste rester 5 minutes j'étais bien baisé mais heureusement ils étaient sympas. Ils finissent par se barrer parce qu'ils avaient pas bouffé et le gars laisse sa bière à moitié vide donc je l'ai fini comme le gros shlag que je suis. C'était une bière à la pêche, ça m'a rappelé quand j'étais encore puceau. Je finis par me barrer aussi et je me dis que je dois quand même écrire tout ça pour être sûr de pas avoir tout rêvé.
(En vrai ça va je dors pas si mal que ça c'était juste pour l'intro)