Avec Match Point en 2005 Woody Allen sortait une énième fois de sa "zone de confort" comique pour tourner une tragique histoire d'amour dostoievskienne. Un prof de tennis et une actrice ratée tombent amoureux mais sont tous les deux en couple avec un frère et une soeur, après avoir résistés à la tentation les deux cèdent et entament une liaison passionnée. On voit bien qu'avec ce pitch, les intentions de Allen étaient claires, l'adjectif dostoievkien n'est pas galvaudé (c'est assumé puisque l'auteur russe est cité plusieurs fois par les personnages) cette romance sera victime des aléas du hasard, de la destinée et empreinte de fatalité et des sentiments bassement humains comme dans l'oeuvre du romancier russe. Dans la dernière partie, le tragique prend franchement le pas sur le reste, cela manque même de devenir un thriller ou un polar mais Allen s'y refuse préférant terminer pas un non happy-end. La réalisation est à la fois recherchée comme le cinéaste new yorkais s'est faire, alternant la sensualité et élégance. Le casting est parfait et pas seulement les magnifiques Scarlett Johansson et Jonathan Rhys-Meyer mais les seconds rôles aussi collent brillament à leurs rôles.