Le projet fut colossal, les coûts de réalisation exorbitants, mais le résultat est là. Matrix a marqué tout une époque, et cela, à la veille de la bulle internet de l'an 2000. Un blockbuster plutôt réussi donc. L'univers imaginé par les frères Wachowski est cohérent: deux mondes parallèles qui forment un tout.
Les deux univers qui nous sont présentés sont symbolisés par les fameuses pilules rouge et bleu. D'un côté, un monde virtuel, entièrement programmé, uniquement limité par l'imagination. Au fur et à mesure du film, on découvre, en même temps que Neo, le monde réel, un monde dans lequel les machines élèvent les hommes. Neo a choisi la pilule rouge le libérant ainsi de l'idée qu'il se faisait de la réalité. Pour reprendre une réplique culte, nous pourrions dire qu'il avait déjà fait ce choix, il ne lui restait qu'à le comprendre. Neo ne cesse alors d'essayer de comprendre le monde dans lequel il vit, il commence peu à peu à s'affranchir de ses préjugés sur la réalité. Il commence à se dire que tout est possible dans le monde virtuel, et on y croit, de plus en plus jusqu'au dénouement final du film... Ainsi, ces scènes surréalistes obtiennent une totale crédibilité, ce qui ne fait qu'augmenter notre plaisir.
Son initiation au combat contre Morpheus est saisissante, d'autant que la scène a été réalisé d'un coup. En effet, l'enchaînement complet du combat se fait sans interruptions ! Voyez-vous même dans le making of, Fishburne et Reeves sont suspendu par une corde tirée à bout de bras ! Tout n'est donc pas que trucages et autres effets spéciaux comme le pense probablement la plupart des gens.
Les acteurs ont bel et bien été formés pendant de long mois au Kung fu, à travers une formation intensive. Si les scènes de combat font un tel effet, c'est bel et bien parce que la production a décidé d'aller chercher les maîtres du genre : les équipes de réalisation des plus grands films de Kung fu, à Hongkong.
Le personnage de Neo colle parfaitement à la peau de Keanu Reeves. Et quelle complicité entre les différents protagonistes : Morpheus, Trinity, Neo ! Laurence Fishburne est extrêmement convaincant, difficile de remettre en cause les convictions de son personnage. Il y croit, et cela fait plaisir à voir. Le film ne serait probablement pas ce qu'il est sans lui. Que dire de l'agent Smith, dont la voix maintient la crédibilité de sa propre existence, que ce soit dans la VO ou dans la VF d'ailleurs. Mr. An-der-son, Mr. An-der-son, Mr. Annn-der-son...
L'agent Smith que l'on trouve d'ailleurs rapidement dans une scène improvisée, dans une salle d'interrogatoire pour son premier face à face avec Mr. Anderson. Chaque geste, chaque parole trahit sa nature programmé. Ainsi, discute-t-il avec Neo, ma-chi-na-le-ment.
Un succès commercial donc, et toute une génération entière influencée par ce qui est devenu une référence dans la culture populaire au même titre que Star Wars. La comparaison avec l'oeuvre de Georges Lucas ne s'arrête pas là. On pourrait en effet noter le mélange très fort des cultures asiatiques et occidentales : un mélange d'art martiaux à la sauce occidentale. Ce n'est qu'un exemple car il y a encore beaucoup de similitudes entre ces deux mastodontes du 7ème art.