Après le premier opus qui nous révélait l'existence de la matrice puis le fait que Neo était l'élu, que pouvait-il bien advenir ?
Dans cette suite ô combien jubilatoire, l'élu a appris à contrôler son nouveau potentiel et se découvre encore de nouvelles possibilités.
De son côté, le spectateur découvre la fameuse cité de Zion, dernier vestige de l'humanité libre du joug des machines.
Ce nouvel épisode met l'accent sur l'action mais ne délaisse pas pour autant les questions existentielles : y-a t-il un destin ? Un choix réel ? Ou bien tout est-il déjà écrit ?
Quelques scènes d'anthologie émaillent un film qui se déroule tambour battant :
-le sermon dans la grotte suivi de la transe collective au son des percussions : rythme et sensualité se conjuguent à merveille dans un concert de vibrations charnelles ;
-le duel entre Séraphin et l'élu : une scène d'arts martiaux sobre et parfaitement maîtrisée ;
-le combat contre la multitude de Mr Smith : malgré des effets spéciaux faillibles de façon assez incompréhensible, un agréable moment de densité martiale croissante ;
-la rencontre avec le Mérovingien et sa délicieuse épouse : sensuel et jouissif !
-le combat aux armes blanches avec les séides du Mérovingien : la plus incroyable scène d'arts martiaux avec armes que j'ai jamais vue au cinéma !
-la poursuite sur l'autoroute, haletante de célérité et de ralentis mêlés jusqu'au final explosif ;
-la rencontre de Neo et de l'Architecte : la révélation de sa destinée itérative ;
-quand Neo sauve Trinity par amour, magnétique et merveilleux.
-lorsque, dans le monde réel, Neo prend conscience de son lien avec les machines, troublant.
Malgré quelques menues approximations techniques et une mystique religieuse encore plus marquée, cette suite m'a complètement séduit lors de sa sortie, même si l'aspect inédit du concept n'était plus aussi stupéfiant. Un développement qui malheureusement est demeuré abscons pour beaucoup alors qu'il amplifie la portée de cette œuvre de science-fiction magistrale.
J'ai vraiment été soufflé par la suite de cette incroyable narration singulière ! (Heuuu, chérie, il reste des kleenex ? Je bave encore un peu là...)