Près de 20 ans après le troisième volet de la saga "Matrix", Warner annonce son retour avec un quatrième volet aussi inespéré qu'inattendu. Après des années de refus de faire une suite à la franchise, Larry (devenu Lana depuis) Wachowsky accepte de s'y remettre, mais sans son frère (devenu sœur depuis). Est-ce par opportunisme ou y a-t-il vraiment eu une inspiration pour écrire cette suite comme la Warner essaye de nous la vendre ?... La vérité est surement entre les deux.
L'épisode précédent est tellement ancien, qu'il a fallut greffer de nombreuses plans dans le film, histoire de rafraichir la mémoire des spectateurs, qui pour la plupart avaient oubliés comment se finisait l'ex-trilogie. Ca ralentit énormement le film, mais c'est un mal finalement nécessaire pour suivre le film si vous n'avez pas regardé l'ancienne trilogie juste avant cet épisode.
Mais pour les fans hard cores où les plus consciencieux qui ont rematé la trilogie avant de voir le film... Eh ben ce n'était peut-être pas une bonne idée... Car on avait presque oublié que Trinity était morte et Néo aveugle à la fin du troisième épisode ! Ce que, évidement, les flash backs oublient de nous rappeler...
Tout cela sent un peu le scénario rafistolé comme on peut pour rallonger la sauce. Mais, on a déjà vu pire dans le genre. Pour qui peut faire abstraction de ces détails, il reste quand même de bonne idées dans cette suite, même si on est loin du film original. Lana incorpore dans son scénario toutes les pressions qu'elle a eu durant des années à faire cette suite comme un pied de nez à la Warner qu'elle dépeint clairement comme une société capitaliste qui exploite ses employés.
Et c'est là qu'arrive le concept d'opportunisme de la réalisatrice, car pour un budget trois fois supérieur au premier, elle livre un film bien moins aboutie, presque brouillon. Et ce n'est pas étonnant à la vue d'un making of, où Warner essaye de rattraper le fiasco en expliquant qu'elle a voulut s'affranchir de la lourdeur d'un tournage de blockbuster en improvisant le plus possible au plateau. Histoire de ne pas dire qu'elle n'a pas faire son travail de réalisatrice ! Mais personne n'est dupe, quand ça explose et ça tire dans tous les sens, l'improvisation n'a pas sa place sur un plateau. Et c'est bien là, où on se dit : "Finalement elle les a bien entubé à la Warner !" en prenant un gros chèque pour un film pas si réussit. Mais loin d'être honteux non plus. Ne serait-ce pas plutôt la Warner qui est dans la matrice ?