Semelles de vent.
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le 22 nov. 2016
48 j'aime
Léos Carax se résume à des souvenirs douloureux avant Mauvais Sang, j’ai déjà tenté Holy Motors par le passé et ce fut un échec complet, j’ai lâché l’affaire de dégoût au bout de 20 minutes. Maintenant, Carax est associé à un cauchemar sordide façon Carpenter.
Bon pour celui-là, je vous souhaite bonne chance. J'ai eu droit à la totale et chose rare, le film m'a foutu les nerfs.
Parce qu'il faut savoir que le pitch du film c'est "Sous l'accablante chaleur dégagée par la comète de Halley, la population parisienne est frappée par un virus tuant ceux qui font l'amour sans s'aimer."
Pas mal, Carax peut facilement développer plusieurs thèmes avec un pitch comme ça.
Perdu ! Vous pouvez aller vous faire foutre parce cette histoire de virus/SIDA qui avait du potentiel, c'est PAS DU TOUT utilisé. C'est juste un prétexte pour que Denis Lavant avec sa grosse tête de con antipathique et son jeu de merde rencontre la bisounours neurasthénique incarnée par Juliette Binoche. Et à partir de ce moment, c'est exécrable.
On a droit à une bonne heure de romance bizarre onirique où Lavant à l'air cockblocké et Binoche complètement absente. Le tout sur une mise en scène expérimentale qui me dépasse totalement. On se fait chier et pour combler le tout : c’est incompréhensible.
Pourquoi ? A cause des dialogues. Bon je dois manquer de références littéraires ou que sais-je mais c'est un charabia indéchiffrable et c'est surtout délivré de la manière la moins naturelle possible.C’est surement poétique, très joli ou kawai mais putain ca ne fait pas avancer le scénario et on s’emmerde
Vers l'heure et demi, ça se bouge un peu le cul puisque c’est le dénouement de cette histoire de virus. Mais ça retombe très vite et j'ai patienté jusqu’à la fin à peine conscient. Et même tout ce qui est relié au virus est bancal et incohérent. On sent bien que Carax a concentré toute son énergie sur sa romance affligeante.
Le constat est donc le suivant : l’écriture et la direction d’acteurs est désastreuse. Mais c’est clairement un film qui privilégie le style au détriment de la substance. Carax sait mettre en scène ses personnages et composer de magnifiques cadres. On retrouve justement quelques scènes réussies .
Ce sont les fameuses fulgurances brillantes qui sauvent le film de la noyade totale : la fuite du héros suivi de la rencontre d’Anna dans le bus et le braquage sont des scènes incroyables. Mais ca se limite à l'exercice de style.
A contrario, il sait aussi faire des scènes totalement foirées et hors de propos : le saut en parachute est très drôle mais c’est involontaire, pas de chance. Et la fameuse danse sur du Bowie c’est complètement naze mais surtout à cause de Lavant qui atteint des sommets de ridicule.
Je peux encore cracher sur ces décors minimalistes assez moches ou sur les couleurs saturés de gris au rendu morne. Mais je vais m’arrêter là.
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le 18 août 2018
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