Denis Lavant, Julie Delpy à moto, Piccoli, Binoche, Hugo Pratt, l'américaine, la Darley-Wilkinson, l'amour moderne selon David Bowie, l'asphalte qui fond, le saut en parachute… Bref, le chef-d'œuvre de Carax jusqu'à ce que Holy Motors arrive.

Un film en mode RVB après le très beau noir & blanc de "Boy meets girl". Voici un lien vers une scène mythique de mauvais Sang, un des plus beau travelling du cinéma. Cette scène reflète parfaitement la façon dont Carax contamine tout son film en inoculant d'un plan à l'autre la même couleur (Mauvais Sang date de 1986, il est une métaphore du sida). Ici, c'est le rouge (sur la palissade) mais il en fait de même avec le bleu et le blanc. L'utilisation cinémato-graphique d'un code couleur à la Mondrian relève d'une évidente influence (Godard) qui modifie sa propre créativité (Carax se sert de ses "maîtres" pour mieux sublimer son propre cinéma), Godard en tête donc avec Pierrot le fou mais surtout Le Mépris.
Cette scène permet aussi de voir le talent d'acrobate de Denis Lavant. A noter aussi la rupture de rythme dont Carax fait un usage immodéré tout au long du film. Là, le travelling et la musique de Bowie s'arrête brutalement, ce qui est presque frustrant et paradoxalement original, voire osé.
http://www.youtube.com/watch?v=7zSWE3G-fc0

Autre scène qui illustre ce que je disais à propos du rouge (la couleur dominante), la rupture de rythme puisque la bagarre est vue de l'extérieur sans son, ponctuée par la musique extraordinaire de Prokofiev (Roméo et Juliette) que l'on retrouve aussi sur le répondeur d'Alex.
http://www.youtube.com/watch?v=vBE6PZN_Dg0

Pour conclure, la dernière scène du film. Elle reflète parfaitement l'obsession romantique de Carax notamment grâce à la musique de Benjamin Britten.
http://www.youtube.com/watch?v=VCw23Z7SHt0
Yeahmister
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le 18 avr. 2014

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