"D'un côté, des ordures ; de l'autre, des imbéciles..."

En ce moment, niveau cinéma, je fais de la boulimie de 70s françaises. Certes inférieures à leurs aînées, elles ont une touche qui m'est décidément sympathique, et m'ont réservé quelques surprises de taille, comme ce Sautet.

Passé un générique, il faut quand même bien l'avouer, assez dégueulasse, accompagné heureusement d'une musique accrocheuse, on apprend d'entrée que quelque chose va mal tourner avec Max. Mais ce qui est bien c'est que c'est loin de tuer le suspense, qui sera d'ailleurs particulièrement aigu les vingt dernières minutes.

Ancien juge d'instruction qui ne supportait plus que des coupables ne soient pas inquiétés faute de preuves, Max est devenu un inspecteur de police avec une obsession : prendre des malfaiteurs en flagrant délit. Une petite affaire de cambriolage va lui offrir une opportunité en or, quand il s’aperçoit qu'il connaît un des suspects, Abel, qui est dans le fer à ras (un ferrailleur). Il va instiller en lui l'idée d'un casse bien plus gros ; idée que lui et sa bande de voleurs à la petite semaine n'auraient jamais eue eux-mêmes.

De ce scénario assez original, avec incursion dans le monde des ferrailleurs, Sautet livre un film à la mécanique bien réglée, servi par des acteurs au diapason.

Bon, Piccoli sous-joue un peu (comme souvent, non?), mais ce n'est pas sans coller au personnage, froid, avec un côté inhumain (il y a d'ailleurs une scène très explicite où il bricole une horloge. Et à un moment Lily lui demande s'il est humain). Les autres autour sont bons : Romy Schneider en prostituée dont les tenues feront loucher même les plus chastes, François Périer en commissaire c'est comme une main et un gant, et la bande de ferrailleurs est très naturelle, avec en tête Bernard Fresson, le pervers des "Galettes de Pont-Aven".

Quant au personnage de Max, on voit vite qu'il n'est pas seulement en quête de justice. Lui qui est né avec une cuillère en argent dans la bouche, il a l'air d'avoir besoin d'être respecté pour ce qu'il fait ("Je passe pour un con. Une fois de plus..."). Et peut-être d'autre chose... (mmm, Romy ?)

8 c'est peut-être un peu trop. J'allais mettre 7 mais au final j'ai trouvé ça très propre. Et ces vingt dernières minutes m'ont tenu en haleine. Bon petit polar.
Dimitricycle
8
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le 5 févr. 2014

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Dimitricycle

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