Le non syndrôme de Peter Pan
Je n'avais pas lu le livre étant petite, je ne savais donc pas vraiment à quoi m'attendre. Un petit garçon et des monstres "doudou" un peu méchants ? Pourquoi pas.
Or on retombe en enfance en regardant ce petit bijou, mais dans une enfance véritable, pas une enfance édulcorée. Une enfance qui doit affronter ses démons les plus sombres (la peur de l'abandon, l'ennui, le rapport aux autres) grâce à l'imagination.
Le petit Max n'est pas une gentille tête blonde et les maximonstres, ces choses bizarres toutes douces et effrayantes, sont eux aussi des grands enfants pas sages, cruels, sensibles, reflets de Max et de son entourage. Le film retrace leur voyage initiatique vers l'âge adulte dans un décor simple mais fabuleux, où de trois morceaux de bois et d'un peu de terre surgit un fort imprenable, cocon protecteur.
Spike Jonze a visiblement gardé intact sa capacité à s'émerveiller des petites choses, à laisser son esprit divaguer et nous emmène avec lui dans un univers aussi fantastique qu'angoissant, tout en nous berçant de la musique de Karen O and The Kids, qui signent une bande originale impeccable.
Il se dégage de "Max et les Maximonstres" une justesse, une poésie, une mélancolie dont il est impossible de se détacher, comme un rêve que l'on aimerait faire durer le plus longtemps possible avant de s'éveiller.
Ce film m'a vraiment touché et ému. Il a réveillé en moi une palette d'émotions oubliée, il m'a fait peur, rire, pleurer et il m'a rappelé qu'à dix ans aussi on peut ressentir de grandes choses.
Le titre en anglais est en fait bien plus représentatif de ce qu'est le film : " Where The Wild Things Are." Et Spike Jonze nous montre le chemin pour les (re)trouver.