Alors que Maurice Sendak a écrit son livre pour un public jeune, Spike Jonze, comme il le dit d'ailleurs si bien, n'a pas voulu faire un film pour enfant mais un film sur l'enfance. Rien n'est plus vrai.

On suit Max dans son costume de loup, joué par le talentueux Max Records, un garçon un peu perturbé, qui au milieu de ses crises de colère ne cherche qu'une seule chose, être au centre de l'attention, se faire remarquer.
Il va trouver refuge dans un univers peuplé d'étranges créatures où il va se déclarer comme roi.

Les monstres sont intrigants. Ils arrivent à être autant effrayant qu'attachant. On les sent tristes, mélancoliques, marqués par la solitude et par les déceptions qu'ils ont pu avoir. Ils sont parfois méchants, jaloux voir violents mais tout en étant plein d'espoir.
Ils ont tous un peu de Max. Que ça soit le grand Carrol, un peu marginal qui cherche l'attention dans la destruction, Judith la rabat-joie, la douce et maternelle KW ou le solitaire et reclus Daniel.
Au milieu de ses amis, Max respire l'innocence, recherchant en leur compagnie une certaine reconnaissance, pourtant on ne peut s'empêcher de le sentir au danger. On sert les dents devant son insouciance quand on voit ses gros monstres lui sauter dessus ou lui lancer d'énormes boules de terre.

La musique qui est, pour la plupart du temps lente et mélancolique ne fait que renforcer l'ambiance assez sombre et la souffrance que transmet le film. Pendant une heure quarante on profite de la balade. On traverse des mers, des forets, des déserts, lentement. On profite. Les plans en contre jour rendent le film d'autant plus magnifique.

Where the wild things are n'est pas seulement un film sur un imaginaire, il va beaucoup plus loin. On pourrait y voir une certaine renaissance pour Max, notamment avec la scène dans le ventre de KW. Max apprend beaucoup sur lui à travers ses compagnons, et principalement à travers Carol qui joue un peu le rôle d'un miroir pour le jeune garçon. Il se reconstruit et en sort différent de cette aventure.

C'est un film beau et cruel à la fois. Il arrive avec succès à éviter le cliché et à rester sincère. Il est contemplatif. Poétique.
Amethyste
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le 28 oct. 2011

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Amethyste

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