Métamorphose narcissique
J'aime beaucoup le cinéma de Todd Haynes, lorsqu'il s'attache à porter sa caméra au delà du mur des apparences pour disséquer un certain "American way of life", et traquer les malaises et...
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le 26 janv. 2024
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Porté par deux actrices Oscarisées que l'on retrouve toujours avec beaucoup de plaisir, le film est construit sur une double intrigue : l'une s'intéressant aux conséquences du fait divers très connu de la liaison d'une enseignante américaine avec un jeune adolescent de 13 ans et l'autre sur une actrice qui pénètre dans l'intimité de ce couple afin de s'imprégner de son histoire dans l'optique d'incarner l'enseignante à l'écran.
Dans un premier temps plutôt fasciné par le trip rétro/kitsch de la mise en scène renvoyant aux codes des grandes sagas/séries des années 80/90, type La Vengeance aux deux visages, un doute s'est ensuite progressivement installé dans mon esprit : s'agissait-il vraiment d'un délire assumé ou fallait il tout prendre au premier degré ?
Puis lentement, comme devant les autres films de Todd Haynes, qui traite toujours ses sujets avant tant de distance et de froideur, l'ennui s'est installé.
Un personnage masculin au charisme proche de zéro, deux personnages féminins représentés comme des Veuves Noires manipulatrices, narcissiques, dérangées, égoïstes, parées d'inventions machiavéliques et auxquelles il vaut mieux éviter de se frotter... Une caractérisation bien peu avantageuse pour les femmes qui donne parfois davantage l'impression d'être devant un épisode de Melrose Place (coucou Amanda, Billy et Kimberley 👋) qu'en 2024 devant le film d'un réalisateur reconnu.
Un peu surpris par les critiques unanimement bonnes sur le film, vantant notamment son symbolisme nuancé. Des papillons qui se délestent de leur chrysalide et qui s'envolent pour symboliser la prise de conscience et l'émancipation d'un des personnages, le miroir pour symboliser la dualité et les multiples facettes de la personnalité, pardon mais niveau subtilité, on repassera...
Dernière petite anecdote : bien que le thème musical qui se répète tout au long du film soit en réalité emprunté à la bande originale du film Le Messager composée par Michel Legrand, il y a plus de cinquante ans, l'on ne peut s'empêcher de s'attendre à voir à tout moment débarquer Christophe Hondelatte dans son blouson de cuir noir 😆.
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le 25 janv. 2024
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