L’Écossais Gerard Butler va une nouvelle fois mouiller la chemise - cette fois-ci, celle d’un commandant de bord dévoué - pour les besoins de “Plane”, rebaptisé “Mayday” en France. Qu’on m’explique pourquoi retitrer de l’anglais avec de l’anglais ? Derrière la caméra, nous retrouvons le Français Jean-François Richet (“Ma 6-T va Crack-er”, Le diptyque “Mesrine” avec Vincent Cassel). L’exercice de style du blockbuster d’action ne semble pas intimider le cinéaste qui rappelons-le, a déjà épinglé à son tableau de chasse Ethan Hawke et Laurence Fishburne pour “Assault on Precinct 13” en 2005, le remake du “Assaut” de Carpenter, ou encore Mel Gibson dans “Blood Father” en 2016. Pour l'heure, nous sommes la nuit du nouvel an sur l’aéroport de Singapour, lorsque le commandant de bord Bodie Torrance (Gerard Butler) et son second Yoson An (Samuel Dele) embarquent avec quatorze passagers et personnel d'équipage, pour un vol de routine jusqu’à Hong-Kong. Il émane de cette entrée en matière comme un relent nostalgique de longs-métrages catastrophe des années 70. On pense évidemment à la série “Airport” avec Burt Lancaster, Charlton Heston ou Georges Kennedy entre autres, dont Gerard Butler en est le digne héritier. L’arrivée en dernière minute, de Louis Gaspare (Mike Colter), un criminel sous escorte policière, nous rappelle les douces années 90 avec notamment le sympathique “Passager 57”. Vous l’aurez compris, sur “Plane”, plane de multi-références, du moins dans sa première moitié façon huis clos suffocant, jusqu’au moment où l’appareil, suite à une avarie due à la foudre, se pose d’urgence sur une île au milieu de la mer de Chine. Une fois sains et saufs, les passagers n’ont pas le temps de savourer l’exploit du duo de pilotes, car le long-métrage se mue en un méchant survival en milieu hostile. Située dans un archipel gigantesque, l’île est un repaire de séparatistes en guerre contre le gouvernement philippin. Il ne faudra pas longtemps pour que cet atterrissage forcé attise toutes les convoitises. Voilà que nos touristes deviennent les proies d’une horde de terroristes acharnés dans le maniement de la gâchette et de la machette. A ce propos, quelques scènes sont un peu difficiles pour les plus sensibles. Torrance et Louis - le criminel susnommé avec son passé trouble - ne l’entendent pas de cette oreille et vont livrer une guérilla sans merci aux autochtones… Ami(e) de la nouveauté et du scénar original, passe ton chemin, ce “Plane” n’est pas pour toi ! Pour les autres (comme moi), régalez-vous, le buffet est à volonté. Jean-François Richet nous a concocté un menu aussi violent que généreux. Bourré d’invraisemblances inhérentes au genre, avec des clichés qui pleuvent autant que lors des moussons, le film fonctionne pourtant parfaitement bien…
En bref, une solide série B qui fait le job !!