Je n'ai pas encore vu le premier long métrage de Berri (c'est pour bientôt) mais je peux déjà dire que tout son cinéma, ses thématiques sur l'amour, se trouve dans ce second long métrage.
L'intrigue est assez linéaire mais pas structuré de façon trop convenue. L'on appréciera surtout l'écriture des personnages qui font avancer le récit. Les situations sont bien amenées et bien développées (même si c'est assez court et rapide). Le plus impressionnant c'est que l'auteur parvient à faire rire alors qu'en fait c'est triste : que ce soit ce couple en train de se former alors qu'ils ne s'aiment pas vraiment, ou les parents de la future mariée, le père surtout qui explique le plus simplement du monde que sa femme ne l'aimait pas quand il l'a épousée, le héros lui demande alors pourquoi il l'a épousée, l'homme répond parce que lui était amoureux d'elle.
La mise en scène est sobre, un peu naïve parfois, mais ça donne du charme, et ça reste lisible. Le rythme est bon, un peu lent bizarre mais jamais au point de s'ennuyer. Le jeu de Berri pourra surprendre, il sourit comme un benêt la moitié du temps, mais ça donne une couleur au personnage.
Bref, j'ai passé un très bon moment face à cette comédie tragique.
PS : qu'il est parfois difficile de deviner comment prononcer une ville étrangère, même francophone, d'autant plus que les autochtones ont souvent cette fâcheuse tendance de se moquer un peu des erreurs de prononciations. Les noms les plus propices à cette erreur en France et en Belgique, ce sont ceux qui terminent pas 's' ; il n'y a pas de règle, parfois on prononce le 's' parfois non, chaque ville a sa prononciation. Ici, l'action se déroule à Anvers, en Belgique. J'entends souvent des gens prononcer Anver plutôt que Anverse. Rien de grave. Mais dans le cadre d'un film dont les personnages principaux vivent depuis longtemps là-bas, il paraît curieux que tous les francophones prononcent le nom Anver. Si au moins le héros prononçait bien, ça passerait pour une critique taquine de cette famille bourgeoise, mais non tout le monde prononce mal, comme si le réalisateur n'avait jamais été rectifié à ce sujet. Mais qui sait ? peut-être est-ce malgré tout volontaire ?