Et au milieu coule une rivière...
Il y a quelque chose de fascinant dans ce Mean Creek, mais aussi de décevant.
Disons que le film se découpe en 2 parties, et qu'il est foncièrement très intéressant dans sa première moitié, et beaucoup moins dans sa seconde, après ce qu'on peut largement appeler le tournant du film. Le problème étant que ce tournant, il est inévitable depuis le début. On sait ce qui va arriver, et ça arrive bien trop vite, étant donné qu'il reste encore 45mn à meubler.
Cela dit, le postulat de départ est intéressant: on a un enfant qui est l'archétype de du gamin bouc-émissaire dans la peau du "méchant", et un enfant "normal" dans la peau de la victime. Cette inversion des rôles est plutôt pertinente, et la suite qui en découle tout autant car elle apporte son lot de situations inattendues.
Hélas, le film traine un peu en longueur sur la fin car il n'y a plus grand chose à raconter, si ce n'est ce violent retour à la réalité et à la punition. Au-delà de l'histoire contée, on retiendra notamment ce huis-clos de personnage (un peu à la Stand by me), et le parti pris ultra-réaliste d'une mise en scène authentique et naturelle.
En définitive, Mean Creek, c'est ce genre de film qui démarre super bien, mais qui finit un peu en eau de boudin pour finalement passé assez loin du rang de chef d'oeuvre méconnu, terme auquel on a envie de penser lorsque l'on lance le film.