Ce "Mean Creek" m'avait profondément marqué lors de sa sortie et le revoir 6 ans après ne fait que confirmer qu'il s'agit certainement de l'un des films indépendants les plus brillants de ces dix dernières années.
Film initiatique sur l'adolescence (on pensera bien sûr pour cela à un Larry Clark bucolique ou à un Gus Van Sant), réflexion profonde sur l'importance des actes (en cela Clint et son "Mystic River" n'est pas si loin), une faculté à se servir de la nature pour formaliser la dramaturgie intense de cette histoire (Boorman et son "Délivrance" est convoqué en permanence), et enfin cette faculté à frôler le film d'horreur ultra-réaliste sans pourtant y tomber un seul instant (on n'est parfois pas si loin d'aller rejoindre "La Dernière maison sur la gauche" version Craven ou même le terrifiant "Eden Lake" *).
Alors comment un film qui fait penser de son introduction à son épilogue à tellement d'autres peut-il rester finalement si personnel ? Voilà justement tout le miracle de ce petit bijou.
* http://www.senscritique.com/film/Eden_Lake/critique/6212636