Très, vraiment très bon film à tous égards ; que ce soit dans sa construction, dans son interprétation remarquablement pudique (jamais surjouée, mais jamais illisible non plus) ou dans sa galerie de portraits tirés de la réalité vraie du terreau made in France.
C'est d'ailleurs la diversité de cette galerie de portraits naturels et de cas réalistes qui permet d'éclairer une facette professionnelle où la science n'est pas une fin en soi, mais reste l’auxiliaire de l'humanisme. Si reconnu soit-il pour son savoir et son efficacité technique, le médecin de campagne ne saurait verser ni dans l'expertise hospitalière ni dans la pédagogie universitaire ; ce faisant, il déchirerait le tissu social constitutif de son propre village. Car avant toute autre considération et quels que soient leur niveau d'instruction, leur âge, leur activité ou leur pathologie, ses patients bigarrés sont ses voisins. Ce qui n'est évidemment pas le cas du grand professeur consultable dans 6 mois. Médecin de campagne est l'illustration terre à terre du fameux serment d'Hippocrate.
Grâce à une succession de situations judicieusement variées, grâce aussi au contexte humain de nos campagnes (capté avec justesse et restitué avec finesse), j'ai suivi cette histoire empathique avec un intérêt vif et soutenu, sans la moindre baisse d'attention. Pourtant, les questions de santé ne sont pas ma tasse de thé habituelle ; ma conjointe peut confirmer.
D'ailleurs, c'est toujours elle qui ouvre l'armoire à pharmacie quand un de nos gosses est malade !