Très jolie leçon de vie en dépit d'une petite invraisemblance.
Jean-Pierre est médecin de campagne adulé par ses patients qu'il visite ou qui viennent à son cabinet, souvent pour des broutilles.
L'arrivée de Nathalie, habituée des CHU mais campagnarde de cœur pour le seconder, de même qu'une annonce médicale vont quelque peu bouleverser son quotidien.
Être médecin, c'est plus une vocation qu'une obligation: cette maxime se vérifie dans ce film. 7 jours de travail 24 heures sur 24, une vie familiale quasi au point mort, Jean-Pierre est la parfaite illustration de bon nombre de médecins ayant du mal à décrocher, d'autant plus quand la santé s'en mêle. La première séquence est la conséquence et la crainte de bon nombres de docteurs : être menacé de ne plus avoir la faculté nécessaire pour exercer, tant du point de vue mental que physique.
Étant personnellement professionnel dans le milieu médical, le ressenti face à cette situation fut très fort et Cluzet a du être pédagogue dans une vie antérieure tant il illustre avec brio ce désarroi (notamment lors d'une extraordinaire séquence country). Marianne Denicourt est extraordinaire dans la peau d'une femme au grand cœur qui après avoir encaissé les coups bas va donner une très belle image de l'âme qu'il faut avoir pour exercer la profession au serment d'Hippocrate.
Je parlais en ouverture d'une légère invraisemblance d'ordre médicale: ça n'est pas tant le diagnostic qui est en cause mais bien certains symptômes et les professionnels de la Santé ne pourront qu'acquiescer.
Néanmoins, à l'image du dernier plan de toute beauté avec une puissante métaphore, ce film est à recommander si vous n'êtes pas sensibles à certaines visions médicales (certaines sont susceptibles de rappeler des souvenirs douloureux et comme lu, de provoquer un certain malaise)...