Sacré Roi d'Hollywood après le tir groupé Predator - Die Hard - Red October, McTiernan peut faire absolument tout ce qu'il veut. Et ce qu'il veut, c'est sauver les arbres.
Résultat d'une volonté de faire un film plus petit, environnemental, Medicine Man est sorti dans la plus grande discrétion, mais s'il n'est pas resté dans les mémoires il ne s'est pas trop mal débrouillé au box-office. Pour un film écolo...
En amoindrissant ses ambitions, John McTiernan se débarrasse de ce qui faisait sa grande force : le sous-texte. Finies les allusions savantes à Shakespeare et Stevenson, Medicine Man vous dira à voix haute tout ce que vous avez besoin de savoir. Ça reste du bon travail de dialoguiste, par exemple Sean Connery envoie : "C'est la beauté de ce système : on ne peut pas le battre, seulement le détruire." mais contribue grandement à sa réputation de petit truc sans intérêt.
Pour ma part, je pense que McT était bien en droit de s'offrir une sucrerie, personne ne lui a demandé de faire du 10/10 à chaque fois...
De plus, le film propose une scène magnifique d'accrobranche, la caméra flottant dans les airs avec une minutie et une légèreté à se payer d'émoi. Retrouvant Don McAlpine, son chef opérateur de Predator, McTiernan compose les plus beaux plans de jungle jamais vus. ( Il faudra attendre Benoit Debie dans Vinyan pour rivaliser - Et au passage, Terrence Malick peut à jamais lécher ses plaies dans une cave. )
Alors évidemment le film n'est pas exempt de défauts. Lorraine Bracco surjoue la scientifique-pas-dans-son-élément, et on dirait que les producteurs tenaient à la possibilité d'une romance, ce qui n'intéresse pas du tout McTiernan. Cet élément féminin outrancier ternit quelque peu l'ensemble du métrage...
Peut-on être déçu après ses trois monstres précédents ? Très certainement. Mais il y a dans ce petit film suffisamment de merveilles pour se laisser porter en apesanteur dans les vertes cimes.