Revu 09.11.2017
Revu 28.02.2020
(note rapide:) Prétendant au titre de film le plus religieux qui soit, au film le plus au centre - au milieu des terres - de notre humanité collective. Une opération sans préambule de mise en présence de la fabrique du divin et de l'humain, par voie de conséquence.
La forme même évoque l'éternel retour, avec ces reprises d'image comme des reprises de thèmes, mais renouvelées par le son jamais identique et l'environnement des images alentour, cherchant un passage, une illumination. Le texte de Sollers évoque puissamment, plus halluciné, inquiété par cette présence que les images instaurent, que prétendant lui aussi à une quelconque élucidation cependant.
Lorsque par le montage le sang du taureau agonisant passe sur les lèvres de la jeune fille qui se recoiffe, Méditerranée relie la terreur à la beauté, en fait la généalogie spirituelle, nous montre notre articulation profonde avec une puissance de vérité rare, capable presque de nous terrasser.
Méditerranée est un film qui nous regarde autant que nous le regardons (pour revenir à la première affirmation de film le plus religieux qui soit), d'un regard large et circulaire de milliers d'années. "Seul le cinéma", comme disaient les histoires...