Avant ses grands mélodrames, Douglas Sirk a tourné plusieurs longs-métrages, en partie des comédies musicales, que l'on qualifiera de légères. Meet me at the Fair a été réalisé entre Qui donc a vu ma belle ? et Take me to Town qui dans ce même registre procurent un petit plaisir tant leur modestie et leur sincérité semblent évidentes. Avec son titre français très parlant, Le joyeux charlatan, Meet me at the Fair dresse un tableau vivant d'une petite ville américaine du début du XXe siècle. L'humeur est à la gaieté avec son personnage principal, aventurier au grand cœur et petit escroc à l'occasion qui prendra fait et cause pour défendre des orphelins sans défense face à la corruption des politiciens locaux. Sous la fantaisie, il y a donc dans le film une apologie de certaines valeurs américaines avec lesquelles on ne transige pas et que, en tant qu'émigré, Sirk célèbre en même temps qu'il s'en amuse, et nous avec.