Turkish Starwars nommé aux Oscars !
Vous aussi, vous adorez les films pourris ?
Vous aussi, vous avez une habitation secondaire sur le site de nanarland.com ?
Pour vous aussi, quand un film atteint un certain degré de nullité, il en devient génial ?
Oubliez tout ce que vous connaissez du "Clandestin", de "Piège mortel à Hawaii", de "Turkish Starwars", ou même de "Mega Shark vs Giant Octopus". Car ce que nous avons ici, c'est la quintessence du nanard, le monde magique d'Edwar Wood enfin mis en scène, la nullité faite film, et un long métrage tout droit sorti d'un cercle de l'Enfer de Dante, ou de la maison Chippewa de la Famille Adams.
L'HORREUR ABSOLUE.
TOUT est atroce. Les doublages sont incroyables, les dialogues navrant (La réplique culte ; "- J'ai une tête de diplomate ? - C'était ça ou fille de joie !" dispute sa place à "Je suis scientifique, je suis capable de faire brûler tout ce que je souhaite !"), les décors nuls, c'est filmé par un unijambiste bourré, c'est monté par Gilbert Montagné, les effets spéciaux sont horribles et mal intégré, et tout ce qui coûtait trop d'argent à filmer a été repiqué dans des images d'archive. Plusieurs fois les mêmes, s'il vous plait. La bande son est inexistante, et les rares bruitages sont faits à la bouche par quelqu'un qui ne sait pas du tout, mais alors pas du tout faire le chat. Ni même le canari, pour ce que cela vaut.
Le jeu d'acteur est consternant au possible, et le scénario... AH LE SCÉNARIO !
Attaquons nous à un synopsis de bon aloi.
Sur le fleuve Amazone, au Vénézuela, l'ambassadeur des Etats Unis et un quelconque ministre local sont sur un zodiac avec une demi douzaine de prostituées. Personne ne sait ce que personne ne fait ici, mais ça augmente sans doute l'audimat, de telles paires de seins.
Surtout que le téléspectateur ne peut que s'imaginer à la place de nos deux hommes, l'un ayant une tête de proxénète latino, l'autre étant le frère jumeau du vilain informaticien de Jurassic Park.
Et là, c'est le drame. Le bateau est attaqué par des Piranhas géants. Enfin raisonnablement géants, juste de la taille de brochets. Bon quand je dis attaqué, je devrais dire déchiqueté. Le bateau se fait LITTÉRALEMENT ouvrir par le fond telle une enveloppe de Maitre Collard passé dans un destructeur de document du gouvernement sarkozien.
Le bateau tangue donc un peu, jetant tout le petit monde à l'eau, donc à portée des méchants poissons.
J'ai dis tangue ? Pardon, je me suis trompé. Quand on veut faire tanguer un zodiac, on embauche un stagiaire qu'on paye trois cacahuètes pour se mettre hors de vue derrière le bateau, et le secouer de haut en bas. C'est cheap, mais c'est efficace.
Non, là, on frise le grandiose : Plutôt que de faire cela, il est beaucoup plus productif de laisser le bateau paisiblement sur une rivière calme, et de faire faire des rotations horaires/anti-horaires à la caméra.
Ne cherchez pas, j'ai dis GRANDIOSE. Du coup, les pauvres passagers n'ayant pas le manque d'équilibre nécessaire à leur bon débarquement, ils se doivent de se jeter dans l'eau, en prenant des pauses plus idiotes et figées que des figurants d'Alerte à Malibu.
Fin de l'intro. Avouez que ça en jette. Bon, comme le gouvernement américain ne fait pas confiance aux vénézueliens pour enquêter sur l'accident, ils envoient leur section d'assaut d'élite. Pourquoi directement la section d'assaut ? Je heu... Bref. Bon, la dite section reste impressionnante, de quoi faire très peur au GIGN ici : Elle est composée d'une troupe entraînée gigantesque de... 1 individu, notre héros bovin, ovin, et équin. Suivant la scène. Ça, c'est de la composition de personnage.
Celui-ci se fait alors harcelé dès son arrivée à l'aéroport par une "Scientifique" qui a créé pour le compte d'on ne sait pas trop qui des Piranhas Mutants, piranhas qui se sont échappés et qu'elle redoute à l'origine de l'attaque. Et elle pleure parce que personne dans ce pays de crétin ne veut la croire. Bin oui, logique. Et ces piranhas vont grossir INDÉFINIMENT. Oui madame. Et se reproduire par mitose. Sic. Et le film est lancé.
Alors, il fait pas baver, ce synopsis ?
Je ne peux même pas faire le florilège des choses les plus ridicules ou les pires, il faudrait que je décrive TOUTES les scènes, et plusieurs fois, car chaque scène comporte plusieurs éléments au delà du ridicule.
Les acteurs qui fuient l'armée en se réfugiant dans le coin d'une pièce où on tente de l'arrêter, et qui disparaissent des locaux parce qu'ils passent hors plateau (Euh, mais y a un mur là ?), l'armée du Vénézuela fièrement titulaire de 15 hommes et d'un général qui est joué par un acteur (réellement) bourré pendant les scènes, les piranhas de la taille des arbres de la forêt amazonienne qui remonte le fleuve en banc en sautant hors de l'eau comme des dauphins, les piranhas kamikazes qui se jettent dans les immeubles, et qui explosent en touchant les bâtiments, les piranhas qui saignent quand on les coupe (Vous me servirez ma lotte saignante, chef !), les plans fixes filmés avec la caméra en diagonale posée sur un bureau, le sous-marin qui redresse la barre et dont tous les acteurs dans le cockpit se redresse (comme si prendre un virage se faisait dans un submersible comme sur une moto), l'iphone rechargé en posant la batterie sur la langue, mais avec tout le monde qui chronomètre (parce que ça ne marche que si on la garde 40 secondes), le fond de l'amazone rempli de corail (???), tout ça n'est rien. Car c'est un ensemble de détails dans un film qui en contient mille fois pire.
Non, ce qui achève, c'est la scientifique qui donne au héros un appât "qui imite le cri des piranhas afin de les attirer". Là, on n'a plus qu'à dire "Respect".
Le pire film de ma vie, et pourtant, Dieu sait si j'en ai vu des merdes, et même volontairement.
De la pure folie, je n'ai même pas assez de lettres dans l'alphabet pour classer cette chose, Z étant encore trop oscarisable.
C'est au cinéma ce que la poésie Vogon est à la littérature. Cultissime.
Je sens que vous voulez du bonus. Accrochez vous, la scientifique est jouée par une chanteuse américaine des années 80 sur le retour, Tiffany. AWESOME.