Cet art est parfaitement maîtrisé dans Mega Piranha. Si on peut critiquer le cynisme ou la facilité de genre de production, il faut aussi garder en tête l'objectif principal : faire rire et divertir.
En ce sens Mega Piranha est une vraie réussite, on rit autant qu'on hallucine devant ce superbe n'importe quoi assumé. Que ce soit devant les piranhas géants qui sautent sur les immeubles et explosent (oui, oui, ils explosent), ou devant le héros qui recharge son téléphone en léchant la batterie, on nage en permanence dans une sorte de consternation émerveillée.
Même émerveillement devant les effets spéciaux : en général quand on n'a pas le budget, on "triche" en montrant son monstre le plus tard possible, et le moins possible. Ici c'est tout le contraire : on est gratifié d'une généreuse overdose de poissons ultra laids, aussi terrifiants de nullité de près que de loin.
J'ai adoré le jeu des acteurs hyper premier degré, genre c'est un film sérieux, et la réalisation ringardo-prétentieuse : on a le droit à des arrêts sur image avec grosse voix off et textes incrustés pour présenter TOUS les personnages et TOUS les lieux du film, et à des accélérés inutiles sonorisés par un "woooosh" dès qu'un perso fait trois pas ou se gratte une couille, c'est magnifique.
Le seul reproche que j'aurais à faire c'est qu'au bout d'une heure le film a donné tout ce qu'il avait à offrir, la dernière demi-heure n'apporte rien que l'on n'ai déjà vu, si ce n'est en plus gros.
Pour la note ? En vérité on s'en fout : ça vaut 1, ça vaut 10, ça vaut rien, mais ça le vaut bien.
Une œuvre aussi généreuse que débile, qui réserve aux amateurs du genre de vrais beaux moments de magie.