Le fils spirituel de Chuck Norris et d'une moule trop cuite débarque au Venezuela pour stopper la propagation de piranhas explosifs et en pleine croissance. Il sera épaulé par la pire bande de bras cassés d'Amérique du Sud.
Probablement le meilleur pire 'The Asylum' vu à ce jour. C'est pas trop un ratage volontaire mais c'est un putain de ratage quand même. Pour commencer, 'Mega Piranha' gagne la palme du pire montage jamais vu. C'est peut-être très spécifique, mais c'est mérité. Le film est monté comme un épisode de '24 heures chrono' pour les nuls avec des mouvements de caméra saccadés et tremblotants, parfois à l'épaule, souvent faits avec les pieds, agrémentés de "swoooosh" ou "tadam" à chaque transition. À chaque fois qu'un nouveau personnage apparait (c'est-à-dire toutes les 30 secondes au début du film), on a un insert sur une photo en noir et blanc de lui et une voix-off hyper virile nous donne son nom et son métier en mode film d'espionnage des années 2000. Pareil pour chaque nom de lieu. Sauf que comme on est un peu con (bah oui, sinon on regarderait pas ça, même le film il le sait), à chaque fois qu'on retourne quelque part, il nous redonne le nom avec le même plan d'ensemble. D'ailleurs, la répétition des plans, c'est un peu le fil rouge du film. Les piranhas en image de synthèse bien dégueue qui nous foncent dessus ? On y a droit à chaque attaque, quel que soit le lieu (rivière, ville ou océan, balec) ou leur taille (car oui, ils grandissent, là est toute la subtilité du scénario). Autre exemple, le mec en voiture se rend compte qu'il est très pressé et accélère. On le voit passer à toute vitesse devant la maison... devant laquelle il était passé deux minutes plus tôt. Quel couillon.
Bon en vrai, c'est une vraie brochette de couillons qu'on nous offre. Le héros, un sous-JCVD qui manque de naturel même quand il doit marcher trois mètres, est une sorte d'espion qui vient enquêter sur la disparition de l'ambassadeur américain au Venezuela. Je vous passe les détails (remerciez-moi) mais un groupe de piranhas est dans le coup. On le savait grâce à la première scène d'introduction où ils dévoraient deux clampins qui faisaient un pique-nique dans la forêt amazonienne (???) puis dans une seconde scène d'introduction où ils dévoraient l'ambassadeur, le bateau de l'ambassadeur (oui, oui) et deux ou trois plans-nichons qui passaient par hasard dans le coin. On le savait aussi grâce à la scientifique qui avait interpellé le héros à l'aéroport. Ou plutôt devant une pauvre porte à côté de laquelle on a placé un panneau écrit à la main.
Après quelques rocambolesques péripéties à base d'infiltration foireuse, de batailles contre des piranhas en enchainant des coup de pieds allongé dans le sable (meilleure scène du film), de laboratoire top secret où on entre comme dans un moulin et de piranhas géants qui sautent dans des bâtiments pour mieux les faire exploser (des cousins des oiseaux de Birdemic ?), nous voici à la fin du film. Ou autrement dit, la pire arnaque du siècle.
Après avoir tout testé, y compris une torpille atomique, le plan des américains est limpide : on va en blesser un (de piranha, pas d'américain) et les autres le boufferont. Le héros a vu ça au début du film, d'après lui ils se sont entretués. Notre espion de choc finit par tuer un piranha géant (qui avait encore un hélicoptère dans la gueule, ce film caresse la perfection), et tous les autres se ruent sur le cadavre de ce dernier... mouais, si on veut. On voit surtout un deux piranhas s'approcher pour y mordre un peu, vite fait. Je ne suis pas un connaisseur, mais c'est pas la définition de s'entretuer, à mon humble avis. À ce moment, il faut quand même préciser qu'il doit y en rester des dizaines qui fracassent la côte de la Floride. Peu importe, les héros se congratulent au ralenti, coucher de soleil, roulage de galoche avec la scientifique, générique de fin. Gné.