L'énigme Asylum

Bonjour à vous, amateurs d'énigmes et de mystères.
Je vais aujourd'hui vous proposer une des grandes énigmes de la science moderne. Des chercheurs par dizaines se sont penchés sur la question sans réussir à trouver un semblant de début de commencement de piste de réponse.
Et, bien entendu, comme pour toutes les énigmes, la question de départ est d'une simplicité déconcertante :
pourquoi est-ce que j'aime les films Asylum ?
Non, parce que, concrètement, c'est de la merde par wagons entiers. Réalisation, interprétation, trucages, scénario, dialogue, rien ne permet d'avoir la moindre petite lueur d'espoir cinématographique dans ces machins. Si je devais y apporter une note "objective" (si tant est qu'il soit possible de noter objectivement, ce dont je doute fortement), ce serait surement 01/10.
Mais la note que j'y ai mise est fonction du plaisir ressenti pendant 90 minutes. C'en est venu au point que j'aime même les (très nombreux) défauts du film : le même plan qui apparaît quatre ou cinq fois dans le film dans des contextes différents, les trucages que même moi je peux faire mieux, les actrices qui ne réussissent même pas à être attirantes, et tant d'autres occasions de rire encore.
Le scénario est un régal en soi. Alors, on a donc une défenseuse de la vie animale qui introduit en loucedé des pythons dans une réserve naturelle. Pour s'en débarrasser, la garde-chasse donne des stéroïdes aux alligators dans une scène hallucinante et jamais vue : elle enfourgue des boîtes de pilules de stéroïde dans des carcasses de poulet (mais vraiment les boîtes : elle ne sort pas les cachetons, elle met carrément la boîte dans le fion du poulet), puis on a droit à une scène magnifique où on voit les alligators grossir et leurs muscles pousser en quelques secondes. je ne sais pas qui a eu cette idée, mais ça mérite une palme d'or !
D'autant plus que, pendant cette scène mémorable, on entend la garde chasse dire, toute penaude : "Où est le mal dans ce qu'on fait ? On donne des stéroïdes à des alligators, je ne vois pas où est le problème." Bon, ben moi non plus, alors. D'autant plus que deux minutes plus tôt, au sujet des mêmes stéroïdes, on a entendu quelqu'un dire : "C'est expérimental, mais les volontaires ne veulent même pas l'essayer". Énorme, vous dis-je !
Alors, après ça, on ne doit plus s'étonner si les alligators et les pythons réagissent aux mêmes phéromones et se dirigent vers un lieu parce qu'ils y entendent des cris de bébés alligators.
Dès le début, on est prévenu que nous avons à faire à un grand film : il ne faut surtout pas manquer la scène où un clébard se fait boulotter par un python, et admirer la réaction du propriétaire dudit clébard, désormais réduit à l'état peu enviable de tas sanguinolent.
Les dialogues recèlent, là aussi, de petits bijoux, comme "J'ai un singe qui atterrit dans une heure" ou cette réaction remarquable de bon sens près de chez vous, de la part d'un personnage découvrant un cadavre transformé en tas de chair informe : "on ne peut plus rien pour lui". Ah bon ?
Une des grandes questions qui me traversent, c'est au sujet du sérieux de tout cela. Honnêtement, est-ce qu'il y a quelqu'un, à Asylum, qui pense que tout ceci est sérieux, ou est-ce un immense délire volontairement nul ? L'aspect auto-parodique apparaît dans ce film, quand un alligator détruit un dirigeable estampillé "The Asylum" ou lorsqu'un de ses congénères ravage un supermarché sur lequel on peut lire "Monster saturday".
Un grand film, une fois de plus...