Christopher Douglas-Olen Ray est un nom qui ne m’est pas inconnu. En effet, ce réalisateur est un habitué du studio The Asylum et c’est à lui que l’on doit Reptisaurus, Almighty Thor, Shark Week et bien sûr 2-Headed Shark Attack. Mega Shark vs Crocosaurus est son deuxième long-métrage en carrière et son premier film mettant en vedette un requin-tueur. Avait-il l’étoffe pour succéder à Jack Perez, réalisateur du premier Mega Shark?
L’histoire se déroule peu de temps après les événements du premier film. Tandis que tout le monde croyait que le mégalodon avait péri dans les tentacules du céphalopode, le requin géant refait son apparition en détruisant un navire de guerre des États-Unis. Seul survivant de cette attaque, Terry McKormick, un ingénieur qui fait des expériences d’ondes sonores pour éloigner les requins. Au même moment dans la jungle du Congo, Nigel Putman, un chasseur de monstre, est engagé pour élucider le mystère entourant la disparition de mineurs congolais. Il s’avère que la cause à ce mystère est un crocodile géant, et Nigel réussi très vite à le capturer vivant. Pendant le transport par bateau du reptile aquatique, le mégalodon attaque soudainement l’embarcation et libère par la même occasion la bête captive. Le gouvernement états-unien recrute donc McKormick et Putman (qui comme par hasard sont d’anciennes connaissances), afin de tuer les deux bêtes. Aidés par la très séduisante agente Hutchinson, les deux hommes devront également détruire des oeufs géants de crocodiles récemment découverts.
Après le visionnement de Mega Shark vs Crocosaurus, j’ai constaté que le long-métrage de Christopher Douglas-Olen Ray possède un sérieux problème de dosage dans n’importe qu’elle aspect du film. Vous savez, lorsque je visionne une oeuvre d’Asylum, j’aime mettre mon cerveau à off pour mieux apprécier le spectacle qui m’est offert. Pour Mega Shark vs Crocosaurus, je n’ai malheureusement pas réussi à le faire. La principale qualité de Mega Shark vs Giant Octopus était son scénario. L’histoire était facile à comprendre et se limitait aux deux monstres qui attaquaient des bateaux, des ponts et des avions. Or, le scénario de Naomi L. Selfman est chargé en intrigue et il est difficile de tout bien suivre en moins de 90 minutes. Avec tout ce qui se passe dans Mega Shark vs Crocosaurus, on aurait pu facilement faire 2 ou 3 films. L’intrigue concernant les oeufs de crocodiles est peut-être un élément original par rapport au premier film, mais elle éclipse beaucoup trop la confrontation entre les deux gigantesques animaux même si c’est la raison même de cet affrontement. Avait-on réellement besoin d’une raison pour voir deux monstres s’entretuer?
Le long-métrage de Jack Perez mettait également en scène des personnages sympathiques avec qui le spectateur se joignait pour vivre une extraordinaire aventure sous-marine. Le tout était saupoudré d’un humour pas toujours drôle, mais qui n’était jamais forcé. On sentait un minimum d’entrain venant des acteurs, comme s’ils prenaient plaisir à jouer dans le film sans se soucier de la qualité du scénario. Ici, on suit l’expert en requin et le chasseur de crocodile, l’un des acteurs semble carrément se foutre du film tandis que l’autre s’investit un peu trop à fond dans son rôle. On a à la fois du travail sérieux et bâclé. Ensemble, l'alchimie ne s’opère pas et c’est la crédibilité du film qui en souffre le plus. Pour ce qui est des personnages, les deux hommes sont d’anciennes connaissances et n’arrêtent pas de se lancer des piques. C’est très insupportable à la longue. Est-ce une tentative d’humour? Le ton du film est beaucoup trop sérieux pour que l’humour fonctionne, ce qui est très mauvais pour un supposé nanar. Le pire sera un running gag tournant autour d’une paire de jumelles... hahaha c’est drôle!!!! (sarcasme). Finalement, la présence de Robert Picardo (Gremlins 2, Star Trek: Deep Space Nine) aurait pu être intéressante si ce dernier ne nous avait pas offert l’un de ses pires rôles en carrière : celui de l’amiral Calvin et de son cigare de la victoire.
Même si chacun des films The Asylum possède de mauvais effets CGI, j’ai vraiment l’impression que ceux dans Mega Shark Vs Crocosaurus battent tous les records du studio. La première apparition du crocosaurus est vraiment risible à voir. On a l’impression qu’on voit un crocodile inachevé d’un logiciel 3D et ses mouvements sont très limités. C’est bien simple, c’est le crocodile le plus laid que j’ai vu dans un film de crocodile tueur. Ce dernier nous fait amèrement regretter les mauvais effets pratiques de films à petit budget faits dans des pays étrangers. Oui, c’est toi qu’on vise Crocodile Fury!
Mais il ne faut pas oublier le requin dans cette histoire. Alors que dans Mega Shark vs Giant Octopus, l’apparence du squale ne me dérangeait pas, ici, la créature marine semble défier les lois de la physique en changeant de taille entre différents plans. Lors d’une scène où des soldats sur un navire de guerre tirent sur le requin géant, on ne voit que l’immense nageoire dorsale qui est hors de l’eau. Cette dernière paraît aussi gigantesque que le bateau lui-même. Plus tard, alors qu’on voit le requin en entier, ce dernier semble être de la même taille que le navire. Certes, je cherche de la cohérence dans un film qui n’en a pas, mais tant qu’à faire du ridicule, autant le faire correctement.
Au moins, le combat final entre le mégalodon et le crocodile géant est un peu plus divertissant que ne l’était le précédent film, et beaucoup plus épique. Ceux qui ont embarqué dans la folie de Mega Shark vs Crocosaurus dès le début du film risquent de connaitre l’extase tellement on atteint une scène des plus surréalistes. Afin d’en faire saliver quelques-uns, je ne vais que mentionner ceci : la scène met également en scène... un volcan! Avec une telle finale, certains vont se demander comment peut-il y avoir un troisième film. Moi le premier.
Alors que le premier opus des Mega Shark m’avait agréablement diverti, le second film n’a pas eu les mêmes résultats. En réalité, Mega Shark Vs Crocosaurus m’a terriblement ennuyé. Peut-être en attendais-je trop de la part de Christopher Douglas-Oren Ray? Son second long-métrage est trop sérieux, trop complexe et finalement trop mauvais pour être pris à la légère. Devant une telle chute, il ne reste plus qu’à espérer que le troisième épisode des Mega Shark soit de la même trempe que le premier film, sachant bien que Debbie Gibson est de retour pour reprendre son rôle d’Emma MacNeil, l’héroïne de Mega Shark vs Giant Octopus.