Megaforce (1982) a gagné ses lettres de noblesse dans la catégorie du pire nanar, mais ce que l'on sait moins, c'est qu'il faut une sacrée détermination pour pouvoir le visionner d'une traite, bien qu'il ne dure pas plus de 100 minutes, le film de Hal Needham est un tel calvaire qu'il en devient rapidement insupportable (et peut finir par ne plus être drôle à cause de ses longueurs). Ce qui devait être à l'origine une franchise, pour concurrencer des blockbusters tels que la saga Star Wars, finalement cette superproduction budgétée à environ 20 millions de $ (!!) fut une véritable catastrophe au box-office et ce, malgré un important marchandising comme Hollywood sait si bien le faire (plan marketing important, figurines, jouets divers et même un jeu vidéo sur Atari !), mais rien n'y fait, cette coproduction Américano/HongKongaise se plante lamentablement et il n'est pas difficile d'en expliquer les raisons. Tout d'abord le scénario, il s'avère clairement navrant. Une guéguerre entre deux pays dont on avoue sans honte rien n'y comprendre. Une force internationale (sorte de ONU) est là pour résoudre l'inextricable, un espèce de commando d'élite lourdement armé et qui se la racontent sur leur engins tous terrains (motos et buggy équipés de missiles font largement le poids face à des chars d'assaut !). Ce qu'il faudra supporter, en plus d'une histoire invraisemblable, ce sont les nombreuses vannes entre potes, des répliques d'une ineptie alarmante (le genre d'humour à ne faire rire que les acteurs et à laisser dubitatif les spectateurs !). Que l'on se rassure, Megaforce est avant tout un film culte car il atteint un tel niveau de ringardise qu'il parvient tout de même à être drôle, ne serait-ce à cause de l'accoutrement de leur chef (Barry Bostwick), sourire ultra-bright, il se la joue beau-gosse dans sa combinaison en lycra moule-burnes qui lui rentre dans la raie des fesses. Affublé d'un bandana turquoise (qui aurait fait fureur lors d'une Gay Pride), d'une touffe capillaire et d'une barbe de hippie, bref tous les ingrédients qui ne colle pas à l'image de leader. Ajoutez à cela les nombreuses séquences tournées sur fond vert ou en "transparence", notamment pour les scènes de sauts en parachutes ou pire, la séquence où Barry Bostwick se retrouve en train de voler au guidon de sa moto (grands moments d'anthologie !), sans oublier les SFX foireux malgré un budget conséquent (explosions de maquettes). Signalons aussi une B.O toute pourrie avec des vieux bruitages et la présence (absurde) au casting d'Edward Mulhare & Henry Silva, ainsi que Persis Khambatta (histoire d'instaurer un semblant de romantisme), cette dernière aura d'ailleurs l'étrange habitude (avec Barry Bostwick) de se lancer des baisers avec le pouce (fous rires garantis). Au final, quoi de plus normal que de retrouver ce must de ringardise et de nanardise être nominé à 3 reprises aux Razzie Awards (dans les catégories suivantes : plus mauvais film, plus mauvais réalisateur et plus mauvais second rôle pour Michael Beck).
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