"On se bat pour ce qu'on aime, mais on ne gagne pas toujours."


Ayant pris près de 40 ans à se concrétiser, «Megalopolis» marque le retour derrière la caméra de l'une des figures majeures du Nouvel Hollywood, Francis Ford Coppola, 13 ans après son précédent «Twixt».


Malgré les avis très mitigés que j'ai pu entendre ici ou là depuis sa projection cannoise en mai dernier, il fallait bien que je me fasse mon propre avis (comme pour tout autre film d'ailleurs) de ce film aussi attendu que redouté.


Et hélas, ça me fait un peu mal de le dire, mais je n'ai absolument pas adhéré à cette nouvelle proposition radicale, foutraque et extrêmement faillible.


Quelque part entre la fable ronflante et l’œuvre testamentaire (dans laquelle Coppola a mis une grande partie de sa fortune personnelle), ce «Megalopolis» pourrait se rapprocher d'un gros pétard qui a pris l'eau, d'un film à 120 millions oscillant entre excès et grotesque.


Sorte de pari perché et solitaire, Coppola fait s'y cohabiter des visuels alternant entre audace et mauvais goût (fonds verts dégueulasses, en veux-tu en voilà) avec une direction d'acteurs en mode roue libre (la gênance de certaines scènes), et vient nous parler de création, de (dé)construction et d'autres trucs du genre de manière confuse et soporifique (je vous avoue que je me suis assoupi à quelques reprises au cours du film...je pensais pas dire ça un jour d'un film de Coppola).


Alors oui, on ne peut reprocher à son réalisateur-scénariste d'être allé à fond dans son délire sans jamais s'en départir, plutôt que de faire le choix facile du consensuel. Mais ça ne m'a pas fait passer un bon moment de cinéma pour autant.

D'un côté, je me dis que je ne verrai sans doute pas un autre film comme celui-là en salles cette année, et de l'autre, je me dis que c'est pas plus mal.


Reprenant une police d'écriture très proche de celle de son «Dracula» (sa dernière œuvre véritablement marquante à mes yeux), je me suis retrouvé face à un film où rien (ou presque) ne va, qui part dans tous les sens, mais n'a finalement rien d'intéressant à raconter.

Une œuvre démonstrative et indigeste au propos naïf et dépassé, tout ça sur un rythme de narration des plus défaillants.


Bref, un déraillement en règle, qui a logiquement conduit à une grosse déception de ma part, et un film que je veux essayer d'oublier rapidement.

Désolé Francis, cette fois-ci, ça l'a clairement pas fait pour moi.


À vous de vous faire votre propre avis sur cette expérience cinématographique qui ne peut laisser totalement indifférent (c'est déjà ça).

Vous passerez peut-être un meilleur moment que moi...peut-être.

Raphoucinevore
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le 27 sept. 2024

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Raphoucinévore

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