Péniblement, l'on avance dans une fable sans saveur, où les close-up suivent aux close-up, sur fond d'effets numériques grossiers, pour aboutir à un excipit attendu, mêlant poncif pénible ("la jeunesse est l'avenir") et réflexions éculées, qui ne nous dit rien, ne nous apprend rien et, cela est fort probable, ne veut rien nous apprendre. Peut-être même ce long-métrage n'est-il que cela : un langage vide, qui aime s'entendre, croire que le mouvement incessant de ses mots et de ses images va aboutir à quelque chose de grandiose où toutes les apories égrenées (lesquelles ?) au cours de sa narration de Béotien, trouveront soudainement une solution.
Oui, j'ai compris les références, j'ai compris la porosité du temps, de ce passé qui ne cesse de revenir, de se rejouer, de se singer indéfiniment (cf. Clodio ("caudillo" ?) Pulcher, digne rejeton abâtardi du Duce, qui finira comme lui au bout d'une corde, la tête à l'envers). Mais ces références n'offrent rien, ne construisent aucune assise au film qui ne fait alors, et bien malheureusement, que hoqueter, bégayant toujours les mêmes choses sans les transcender.
Quelle tristesse ! Si seulement l'auteur s'était donné le courage d'aller plus loin, de s'enfoncer complètement dans un monde mythologique et onirique, en ne voulant rien dire, en délaissant ces billevesées et platitudes métaphysiques sur l'art alors, probablement, nous aurions eu un film-monde où le spectateur aurait pu se perdre et parcourir les méandres de la "Megalopolis".