L'inquiétude et l'hostilité d'un modeste coiffeur de Cancale lorsqu'il apprend que sa fille se destine au cinéma, milieu de débauche comme on sait...
Ce rôle de papa-poule permet à Gérard Jugnot de composer une plaisante figure de français moyen dont il est coutumier. Et comme souvent, l'acteur se construit un personnage extérieurement ridicule, dépassé sinon inadapté, mais en définitive un homme dans l'affectif et donc touchant. Maladroit dans sa relation avec sa fille (la jolie débutante Bérénice Bejo), importun et gaffeur sur le plateau de cinéma, Jugnot-acteur est volontiers maltraité par Jugnot-réalisateur tout au long d'une comédie qui, de la Bretagne à Paris, rapproche le milieu un peu ringard de la capilliculture et celui, branché, du cinéma.
L'histoire est simple, un peu trop convenue et sage pour être une vraie réussite. Et on peut considérer que Jugnot en fait un peu trop dans les registres du père possessif et du plouc incapable de raisonner autrement qu'en coiffeur. On regrettera que la
cérémonie des Césars,
aboutissement de la comédie, n'ait pas donné l'idée ou l'envie à l'auteur d'en faire une parodie.