Extraordinaire film de Lars von Trier, le cinéaste danois explore les obscures méandres de la mélancolie dans un film apocalyptique qui s'affranchie des usages du genre. Le film peint le mal-être de Justine alors qu'une étoile doit frôler la terre.
La mélancolie de Justine (Kirsten Dunst) n'est pas qu'un vague-à-l'âme, elle est réelle angoisse métaphysique. Lars von Trier filme la fin d'un monde sans dieu et la confrontation au néant. Pas d'échappatoire ici, seulement les personnages, leur peur ou leur résignation.
Deux parties se succèdent : la première est un peu longue, on y voit Justine tomber doucement dans une mélancolie qu'on ne comprend pas. La deuxième laisse une place plus importante à Claire, sa soeur (Charlotte Gainsbourg) et voit l'angoisse monter à mesure que l'étoile se fait de plus en plus menaçante.
Ici la fin du monde est filmée dans le cadre rassurant d'une riche demeure bourgeoise. Pas de mouvement de foule, seulement les petit déjeuner en famille, pas de vue aérienne de New York, mais la mer qui s'étend au bout du jardin. La camera est lente et contemplative, poésie de la mélancolie et de la résignation.