Si vous souhaitez vous figurer la rencontre apocalyptique entre notre planète Terre et un objet céleste (Astéroïde, comète, planète...) vous avez deux choix possibles.
La version optimiste, cinématographiquement la plus courante, qui verra quelque héros - de préférence américain - aller détourner/pulvériser l'invité inopportun. L'opération ne se fait pas sans mal et dans le pire des cas l'humanité paye un certain tribut avec quelques dizaine de milliers de victimes. Mais l'honneur est sauf, l'homme reste plus fort que le méchant caillou.
L'humanité est sauvée mais le cinéphile pleure : le résultat est le plus souvent un film très très moche.
Et puis il y a la version pessimiste. Pessimiste mais d'une poésie stupéfiante. Celle de Lars von Trier. Pas de superhéros ici, pas de sauvetage in extremis, aucune issue possible, tout disparaitra. C'est triste mais c'est incroyablement beau. C'est tragique et magnifique.
Magnifique comme ce cheval qui se courbe une dernière fois, ces nuées de papillons sortis de nulle part pour un dernier vol, ce tableau de Brueghel sur lequel tombe une neige de scories noires, cette tente ridiculement fragile et sous laquelle viennent se tenir par la main deux femmes et un enfant.
Quand la fin du monde est si belle, pas besoin de héros américain pour nous en préserver, on la prend comme elle vient.
Un film saisissant de beauté.
9/10