Lars von Trier est un homme malade, c'est indéniable. De la même façon qu'un Woody Allen, le cinéma lui servirait de thérapie pour exprimer son mal-être. Mais contrairement à Woody, von Trier ne cherche pas spécialement à se soigner. Ses films servent avant tout à exprimer son dégoût de l'humanité et Melancholia ne déroge certainement pas à cette règle.
Bien sûr, von Trier est un cinéaste remarquable, capable de sublimer chacun de ses acteurs, capable aussi d'offrir des plans remarquables, comme ces différents plans d'ouverture, filmés au ralenti, annonçant petit à petit la fin de cette humanité qui ne mérite franchement pas de vivre.
Ce qui me déplaît absolument chez lui, c'est qu'il n'y a absolument aucune lueur d'espoir. Même un mariage, qui est l'un des plus beaux jours de la vie d'une personne, est propice à montrer la dépression d'une jeune femme, son mal-être, à raviver des tensions familiales, à faire en sorte que tout foute le camp.
Il n'y a alors plus rien à faire, il suffit d'accepter petit à petit son sort, sûrement mérité. Les valeurs familiales sont ici explosées par un cinéaste qui ne semble pas du tout apprécier la vie, répétons-le. La moindre parcelle de bonheur est ce qui pourrait arriver de pire pour von Trier.
Alors oui, c'est sans aucun doute un cinéaste remarquable, capable d'offrir des plans d'une beauté démentielle. Mais l'homme est profondément malade et Melancholia s'apparente à un cinéma de dépressif, au message franchement bien sombre. Un cinéma que j'ai tendance à rejeter.