La mélancolie est un sentiment étrange, faite de souvenirs et de regrets. C'est l'acceptation d'avoir égaré un beau moment de sa vie. C'est la mémoire du bonheur perdu.
Dans les premières secondes, Lars Von Trier nous dit : "Voici le film."
Et dès les premières secondes, tout le monde est mort.
Alors que la première partie du film est bruyante et surpeuplée, le reste est terriblement silencieux. Un silence de mort.
Les deux sœurs vivent à l'envers.
Mon angoisse a grandit en même temps que celle de Claire. Von Trier, ce beau salaud, il a réussi à me faire vivre son film.
Claire a la réaction la plus humaine possible. Celle qu'on garde dans un coin de notre tête, parce qu'on sait qu'on va mourir un jour et que devra y faire face. Mais d'ordinaire, on remet ça à demain. Ici, elle est prise de court.
Justine atteint la tranquillité de l'âme à l'approche de la fin, lorsque plus rien n'a d'importance. On la voit à travers son mariage fuir la foule, le bruit et l'absurde, guidée de façon chaotique par son esprit qui se perd. Tout bascule lorsque l'humanité entière, en quelques jours, quelques heures, la rejoint dans l'aberration de la vie. Ce destin soudain, complètement stupide.
Melancholia est sa planète à elle, son monde. Sa conscience revient à la surface, attirée par sa terre à elle. Melancholia est ce que Justine avait oublié. C'est une partie d'elle-même.
Melancholia est un morceau de nous tous, qui nous dit que l'existence n'est rien.
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