Victimes de la mode, cyniques, dépressifs, ce film est fait pour vous.

C'est avec l'introduction belle et étrange de Melancholia que Lars Von Trier nous conquiert. Certes, quelques minutes de vol en apesanteur, avec des lumières qui sculptent les décors et les visages, et des acteurs très doués, même au ralenti.
Hélas une introduction qui nous spoile le film et dont l'intérêt n'est qu'esthétique. Trois minutes de mode, ou de pub, à vous de choisir. Des images sans suite qui auraient pu être ralenties jusqu'à l'immobilité et faire l'objet d'une jolie expo photo. La suite du film nous fera voir une réalisation brouillonne, mais à la mode ! un cadreur parkinsonien qui ne sait pas faire le point sur son sujet, et des personnages, certes brillamment interprétés, mais détestables.
Sans m'attarder sur le lien EVIDENT entre Justine (Kirsten Dunst), sa mélancolie et la planète Melancholia qui heurtera la terre quoi qu'il arrive, j'aimerais mettre le doigt sur la vision de l'humanité qu'a le réalisateur : vile, chiante, mauvaise, maniaque, engoncée, à détruire ; vision sur laquelle il a construit ses personnages. On souffle, on s'ennuit et on soupire devant tant de connerie humaine, condensée dans les dialogues et condensée dans la réalisation. C'est trop gros. L'être humain n'est pas si nul.
Seule Claire (Charlotte Gainsbourg) m'a parue réellement humaine : autoritaire puis douce envers sa soeur, mère dévouée, réagissant tellement normalement face à la connerie de sa mère, face aux situations inconfortables de la soirée de mariage, et surtout face à la mort : elle a peur, elle pleure, elle panique, elle nie. Justine, elle, est inconstante dans sa mélancolie et dans ses actes. Chiante, puis amorphe, puis forte, sans évolution entre ses trois états, le personnage parait mal écrit, mal défini, et bien que Kirsten Dunst s'en sorte à merveille, elle aurait de quoi en vouloir à Lars Von Trier de lui avoir refilé un boulot si compliqué.
Reste l'amas de surnaturel apocalyptique dont je ne sais que faire. Le côté surnaturel "Je sais les choses"... m'a déplu et selon moi a décrédibilisé le scénario déjà bien mince, mais le côté apocalyptique m'a plu par son traitement inhabituel : on est loin de 2012 et ça fait plaisir. Le plan final, superbement choquant, reste à l'esprit, donne un goût de réussite, et efface tout ce qui l'a précédé. Jolie astuce pour faire croire au chef-d'oeuvre.
Miette
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le 18 août 2011

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