Difficile de résumer un tel chef d'oeuvre qui, selon moi, nous montre les véritables capacités du cinéma en tant qu'art. On pourrait assimiler cette oeuvre à une peinture ou une poésie plus qu'à un film. Il ne faut pas essayer de comprendre Melancholia d'une manière formelle mais plutôt de le ressentir. Le prologue, un des plus beaux jamais fait, capte notre cerveau d'images qui resteront dans notre tête tout au long du film et même longtemps après dans notre vie de cinéphile.
Le film est divisé en deux parties, une pour chaque soeur. Justine puis Claire, une pour chaque comportement à l'égard de cette planète qui menace de détruire la Terre. Chaque partie est filmée de manière différente. Justine est dépressive, son mariage est un fiasco qu'elle a durement essayé d'éviter. Contrairement à Claire, riche, vivant dans un endroit magnifique avec son mari et son enfant, Justine attend avec envie cette planète jusqu'à s'abandonner nue sous sa clarté bleutée. Justine n'a rien à perdre et semble souhaiter cette destruction de toute forme de vie dans l'univers. Claire appréhende Melancholia et pense à la meilleure fin possible, moquée par sa soeur.
L'inévitable arrive : les deux soeurs voit cette planète approcher et en même temps leur mort. Tout comme le prologue, Lars von Trier nous offre un final époustouflant sous un Wagner assourdissant. Il engouffre la salle de beauté et de destruction en nous emportant nous aussi dans cette fin du monde.
J'en ai encore des frissons...